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Une délégation russe de haut rang en visite en Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les hélicoptères Mi-28 de l'armée irakienne./Sputnik

Après l'invasion de l'Irak en 2003, 173 000 soldats atlantistes, dont 150 000 d'origine américaine ont été déployées dans le pays. Il reste encore plus de 5 000 soldats américains en Irak, à en croire les États-Unis et ce, malgré la réticence et la désormais opposition ouverte du Parlement irakien. Trump dit vouloir rester et le Congrès lui interdit tout retrait, que ce soit d'Irak ou de Syrie. L'objectif est d'ailleurs bien déclaré : surveiller l'Iran , la Syrie et pourquoi pas la Russie. Ce faisant, c'est la seconde en l'espace de deux mois que le chef de la Maison Blanche embrase la scène politique irakienne en tenant des propos qui foulent au pied la souveraineté irakienne.

Le maintien de l'armée d'occupation américaine en Irak a été évoquée pour la première fois lors de la visite surprise du 26 décembre dernier de Trump dans la base américaine d'al-Assad dans la province d’al-Anbar. Le président américain a été longuement interrogé dimanche par la chaîne américaine CBS, dans le cadre d'une émission spéciale intitulée "Face the nation". Trump a ainsi confirmé vouloir retirer les troupes américaines de Syrie et d'Afghanistan, tout en justifiant leur maintien en Irak. 

Au-delà des effets de propagande que le président US cherche à provoquer, vouloir se servir du territoire irakien pour espionner l'Iran est une perspective éminemment dangereuse.

Les États-Unis peuvent-ils faire de l'Irak un centre d'espionnage contre l'Iran, la Syrie voire la Russie? 

Les forces américaines ont afflué vers l’Irak en 2014 sous prétexte de vouloir combattre Daech. En quatre ans, leur nombre a même doublé en toute discrétion sans que les médias en parlent. Qui plus est, l’armée américaine a  signé des accords avec l’Autorité autonome du Kurdistan irakien pour créer des bases militaires dans les territoires kurdes. 

 Et puis, l'armée US, comme le confirme la chaîne Al-Sumaria, possède rait au moins huit bases dans les territoires contrôlés par Bagdad et les régions sous contrôle des Kurdes. Ces bases se situent à Sinjar, à Halabtcha, à Kirkouk, à Mossoul, à Salaheddine, à Al-Anbar, à Al-Ramadi et dans la banlieue de Bagdad. Cette présence militaire qui tend à se renforcer depuis que les États-Unis ont annoncer un pseudo retrait de Syrie ne peut échapper ni à l'Iran à qui l'administration Trump mène depuis longtemps la guerre ni à la Russie. En effet vouloir surveiller tout au Moyen-Orient, revient à vouloir aussi surveiller la Russie et ceci, Trump l'a laissé implicitement entendre. 

Or jusqu’à présent la Russie n'a fait qu’observer la scène irakienne. Mais le redéploiement des forces US sur les frontières syro-irakiennes pourrait la décider à entrer au bon moment dans le jeu politique, faisant à Bagdad de nombreuses propositions  intéressante", dont l’achat à crédit d’armes russes modernes. D'ailleurs, juste au moment où Trump déclenchait une nouvelle polémique en Irak, le président irakien, Barham Saleh, recevait ce lundi 4 février le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Mikhaïl Bogdanov.

"La Russie réfléchit à un retour en Irak et les affinités irako-iraniennes ont toutes les chances de l'aider, estime Hadi Mohamadi, expert des questions politiques. "Si l’Irak achète le système russe de missile S-400, cela marquerait un tournant décisif dans le rapprochement entre l’Irak et la Russie. Lors des rencontres qui se sont tenues ces dernières années avec leurs homologues russes, un certain nombre de haut-fonctionnaires irakiens ont répété leur désir de renforcer la coopération économique avec la Russie et des raisons existent pour cela. après tout, l’Irak représente un centre d’intérêt pour la Russie pour deux raisons: en tant qu’un des principaux producteurs de pétrole au monde et en tant que bon client d’armements russes., estime l'expert qui ajoute :

" Lukoil, Rosneft et Gazprom, les trois piliers du secteur pétrolier russe, font des affaires en Irak depuis longtemps. Le nouveau gouvernement irakien n’a absolument pas de raison d’ignorer la Russie. Et c'est un fait bien intéressant. Que les États-Unis et son président multiplient les provocations à l'adresse de l'État irakien, cela pourrait largement faire le jeu des Russes". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV