Alors que les États-Unis et leurs alliés poursuivent leurs hostilités contre le gouvernement légal du Venezuela, Nicolas Maduro, président légitime du pays a fait part, devant les forces armées, de l’organisation de grandes manœuvres militaires à venir. Il s'agit du plus grand exercice militaire de toute l'histoire récente de la République bolivarienne.
Dans un contexte de tentative permanente de coup d’État, le Président vénézuélien a ainsi annoncé des exercices militaires du 10 au 15 février 2019.
« Le Venezuela organisera des exercices militaires à la mi-février durant lesquels les forces armées du pays feront preuve de leur capacité de défense en cas d'invasion », a déclaré Nicolas Maduro lors d'une conférence de presse diffusée sur Twitter.
L'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé mercredi «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l'a reconnu comme «Président par intérim».
Ces derniers jours, les États-Unis et leurs alliés ont apporté leur soutien à Guaido président autoproclamé du Venezuela tout en menaçant le gouvernement légal d’une intervention militaire.
Mais l'appui américain ne se limite pas à des tentatives de déstabilisation et d'insurrection à l'adresse du Venezuela. Alors que le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump tenait un point presse pour annoncer les sanctions contre le Venezuela, une ligne griffonnée en haut de son bloc-notes a attiré l’attention des journalistes. L’inscription évoquait notamment des milliers de «soldats en Colombie».
The White House is not tamping down tensions after national security adviser John Bolton was seen holding a yellow legal pad with the words "5,000 troops to Colombia" written on it https://t.co/m3WyIC7cpd pic.twitter.com/U6L9UJ6gtn
— CNN (@CNN) January 29, 2019
Interrogé durant ce point presse sur une éventuelle intervention militaire américaine au Venezuela, M.Bolton a affirmé, comme l'avait fait Donald Trump la semaine dernière, que «toutes les options» étaient sur la table. La rhétorique rappelle celle utilisée par le clan néoconservateur au Moyen-Orient où les Américains mènent à la fois de multiples actions militaires.
Mais une intervention militaire contre le Venezuela est-elle facile à gagner? les experts rappellent en effet les risques que contiendrait une guerre par procuration US contre le Venezuela dans la mesure où le pays a des milliers de kilomètres de frontières communes avec les États-Unis. Le Venezuela n'est pas la Syrie qui se trouve à des milliers de kilomètres de distance du territoire américain. L'armée vénézuélienne à qui les États-Unis demandent de désobéir est l'une des plus puissante du continent avec des unités bien spécialisées dans la guérilla. Et puis la Colombie, en proie déjà à des problèmes domestiques ne serait tenir trop longtemps le choc qu'est une confrontation militaire avec le Venezuela. À moins que, le soulignent les analystes, l'objectif US soit surtout de saper l'État vénézuélien, d'y créer deux gouvernements parallèles, d'en détourner le pétrole. Mais il faut aussi compter avec les soutien iranien, russe, chinois et aussi celui du Hezbollah à cet État vénézuélien qui semble entier et qui n'est guère prêt à se démentir. Et ce soutien pourrait être militaire, selon les analystes.