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La Jordanie n’a pas permis aux touristes israéliens d’entrer sur son territoire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Poste frontalier entre la Jordanie et les territoires palestiniens occupés par Israël. (Photo d’archives)

Dans le cadre de la décision du roi Abdallah II de reprendre à Israël les régions jordaniennes de Baqoura et de Ghoumar suite à l’expiration d’un bail vieux de 25 ans, l’armée jordanienne a empêché samedi des centaines de touristes israéliens d’y entrer.

Le roi de Jordanie Abdallah II avait annoncé le 21 octobre 2018 qu’il ne renouvellerait pas les deux annexes de l’accord conclu entre son père, Hussein et le Premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Rabin en 1994. Il s’agissait d’un contrat de bail vieux de 25 ans qui accordait à Israël le droit d’exploitation des terres arables. Les territoires devraient ainsi revenir aux mains des Jordaniens suite à l’expiration du bail, en octobre prochain.

Les touristes israéliens, arrivés le samedi 26 janvier sur les sites en question, ont été refoulés par l’armée jordanienne alors qu’ils étaient en possession des autorisations nécessaires, a rapporté la chaîne d’information israélienne Hadashot.

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Après avoir annoncé en octobre qu’il mettrait fin à l’accès israélien aux régions de Baqoura et de Ghoumar, Amman a annoncé le mois suivant avoir reçu une demande officielle de Tel-Aviv d’ouvrir des négociations sur l’avenir des deux parcelles de terrain.

Jumana Ghunaimat, ministre jordanienne d’État chargé des relations avec les médias, a indiqué que la Jordanie ne faisait qu’exercer son droit, prévenant qu’elle avait décidé de ne pas renouveler l’accord. Elle a déclaré que le royaume était déterminé à négocier avec Israël d’une manière qui préserve les intérêts nationaux de la Jordanie.

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Suite à l’annonce d’Abdallah II, les parties ont officiellement un an pour négocier la fin du bail. Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué qu’il ferait pression pour qu’Amman revienne sur cette décision, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré que le seul élément à l’étude est le mécanisme permettant d’annuler l’accord.

Dans son numéro publié le samedi 26 janvier, le magazine en ligne The Times of Israël écrit que des responsables israéliens se sont déclarés préoccupés par le fait que cette mesure était le signe de la volonté de la Jordanie de réduire sensiblement ses relations diplomatiques. Ils sont nombreux à voir la mesure d’Abdallah II, jugée audacieuse, comme le reflet de la pression intérieure intense exercée par un peuple jordanien qui considère encore largement Israël comme ennemi.

Évoquant la tendance d’Israël à se désengager des accords et des résolutions internationaux, les observateurs sont nombreux à croire que la Jordanie aura des difficultés à reprendre ses deux parcelles de terrain.

À défaut de posséder un terrain doté d’une position géographique stratégique, Israël a tendance à faire main basse sur ceux des autres. C’est ainsi que le régime a occupé les hauteurs du Golan syrien et certaines régions du Liban, dont les collines de Kfar Chouba et les fermes de Chebaa.

Les tensions entre Israël et la Jordanie se sont accrues au cours des dernières années sur des questions telles que le statut de Qods et de ses lieux saints, l’arrêt des négociations de paix avec les Palestiniens et le meurtre, en 2017, de deux citoyens jordaniens par un garde de l’ambassade israélienne à Amman, qui a déclenché une crise diplomatique.

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Amman s’est opposé il y a une semaine à la construction d’un aéroport israélien près d’Aqaba, la qualifiant d’une violation flagrante du droit international, en particulier de la Convention signée à Chicago en 1944 et des normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV