Mercredi 23 janvier, le président français, Emmanuel Macron a cru bon de déclarer en présence du chef de l'entité israélienne ceci : « En 70 ans, l’attachement profond de la France à la sécurité d’Israël ne s’est jamais démenti... il s'agit “d’une priorité” pour “la stabilité de la région” ». Évidemment, sans craindre le ridicule, car à peine deux jours avant que le président français n'encense de la sorte Rivlin, le régime de Tel-Aviv s'en est pris pour la énième fois consécutive au territoire syrien et puis à Gaza, et ce, sur fond d'agissements militaires sur les frontières avec le Liban. Mais l'affaire n'en est pas restée là. Deux jours plus tard, Jean-Yves Le Drian, ministre français des A.E., a repris la charge allant cette fois un peu trop loin et menaçant l'Iran de sanctions, si « les pourparlers difficiles sur les missiles iraniens » n'aboutissaient pas. À Téhéran, plus personne ne prend la diplomatie française au sérieux tant elle est bourrée de contradictions et hostile aux intérêts suprêmes de la France ! À Paris, on n'entend plus que la voix de Washington et de Tel-Aviv.
Samedi, l'Iran a réagi aux récentes déclarations du ministre Le Drian qui continue d’agir en supplétif des Américains, en ignorant évidemment que ce même suivisme aveugle à l’égard des politiques adoptées outre-Atlantique a nui si gravement à l'unité et à la cohésion du peuple français. Paris qui accuse l'Iran de chercher à déstabiliser la région a une présence militaire illégale en Syrie et ne cesse de vendre ses armes létales à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, pour qu'ils les déchargent sur les civils yéménites et intensifient le massacre. Sur ce, la France de Macron-Le Drian n'a guère de leçon en termes de stabilisation à donner surtout à l'Iran qui s'entoure de puissances d'agression occidentales pour lesquelles le Moyen-Orient est un éternel « butin de guerre ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Bahram Qassemi a déclaré, vendredi 25 janvier, que les capacités balistiques de l’Iran faisaient partie intégrante de son droit de la légitime défense, garantissaient la sécurité nationale de la République islamique d’Iran et étaient fondées sur sa doctrine de dissuasion. L'Iran a-t-il jamais demandé à la France de se déposséder de ses missiles pour que la France se croie être en droit de formuler une exigence identique ? Une France dont le soutien aux milices terroristes ou séparatistes, que ce soit contre l'État syrien ou irakien, ou encore contre l'État iranien (OMK) est de notoriété publique.
Au contraire des amis israéliens de la France, « l’Iran est pour le renforcement de la paix et de la sécurité de la région et considère comme étant un facteur de déstabilisation, la vente en masse d’armes de pointe létales par les États-Unis et certains de leurs alliés européens, dont la France à des pays de la région », a souligné Bahram Qassemi à l'intention de M. Le Drian.
Et puis ces termes « pourparlers difficiles sur les missiles iraniens » que Le Drian a lancé à l'intention de l'opinion publique, sont difficilement compréhensibles dans la mesure où depuis le retrait US de l'accord nucléaire, pas une seule fois l'Iran ne s'est engagé dans de pareilles négociations : « Les capacités balistiques de l’Iran ne feront jamais l’objet d’une négociation quelconque et l’Iran en a informé la partie française pendant les pourparlers politiques qui se déroulent constamment entre les deux pays. Le fait que le ministre français des Affaires étrangères menace l’Iran de nouvelles sanctions liées à son programme balistique contredit l’esprit du dialogue politique et des coopérations en cours entre Paris et Téhéran. L’imposition de toute nouvelle sanction par les pays européens à l’Iran aboutira à ce que ce dernier passe en revue ses interactions avec les pays impliqués », a expliqué M. Qassemi.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a menacé, vendredi 25 janvier, la République islamique d’Iran de sanctions, plus rigoureuses, en cas d’absence de progrès dans les discussions sur son programme balistique. Cette menace est formulée alors même que le 23 janvier, le ministre Le Drian annonçait qu’un « système soutenu par l’Europe destiné à faciliter les échanges commerciaux sans dollar avec l’Iran et à contourner les sanctions américaines devrait être mis en place dans les prochains jours ». Enfin, un tel système est attendu depuis bientôt un an sans que Le Drian ni aucune de ses paires européennes soient capables de lui donner corps. De deux choses l'une : soit la France veut, mais ne peut pas, soit elle ne veut pas, mais ne veut pas non plus perdre la face. La seconde option parait plus probable au regard d'une société française désormais en pleine révolte contre des dirigeants à la solde de l'atlantisme et au sionisme qui vendent les intérêts de la France pour presque rien.
En décembre dernier, Téhéran s’est dit déterminé à poursuivre ses tests de missiles sans demander une quelconque autorisation à un pays tiers. Selon le général de brigade iranien Abolfazl Shekarchi, « les essais de missiles et autres moyens de l’industrie de défense de la République islamique d’Iran ont pour vocation la défense et la dissuasion » dans un contexte de menaces perpétuelles contre l’Iran.