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Soutenir l’OMK, une dangereuse aberration

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le chef du groupe terroriste, OMK rencontre John Bolton. ©Getty Images

Un journal suisse reproche aux dirigeants occidentaux de jouer la mauvaise carte pour contrer l'État iranien en se tournant vers une milice terroriste largement détesté par le peuple iranien. 

Les hommes politiques au sein de l’administration américaine soutiennent les Moudjahidines du peuple, en tant qu’alternative à la République islamique d'Iran ; les critiques y voient une dangereuse aberration, a écrit le journal suisse Neue Zürcher Zeitung :

« L’histoire de l’OMK est sanglante et turbulente, leurs méthodes sont controversées et leur idéologie est pleine de contradictions. À titre de soi-disant groupe d’opposition l'OMK souffre de profondes divisions internes. Ce groupe a autant de critiques que de soutiens de premier plan.  

Pendant longtemps, l’OMK a eu de puissants soutiens en Occident, mais depuis qu’ils en ont trouvé trois sympathisants à la Maison Blanche, avec John Bolton, le conseiller de la sécurité nationale de la Maison Blanche, le secrétaire d’État Mike Pompeo et l’avocat de Trump Rudy Giuliani, la question qui s’impose est de savoir quel rôle ce groupe a joué dans la politique de Washington vis-à-vis de l’Iran et s’ils (Monafeqin) ont été, oui ou non, l’allié qu’il faut pour Washington.

Giuliani a indiqué, en juin dernier, lors de la réunion annuelle de ce groupe à Paris que les ayatollahs devaient partir et être remplacés par un gouvernement démocratique, formé par l’OMK.

Et l’analyste de noter surtout : Au premier rang de cette réunion, on remarquait Maryam Rajavi, en foulard vert, qui assume, depuis maintenant quelques décennies, la cheffe de cette organisation, et qui se croit le président élu de son pays (!).

La même idée avait été avancée, un an plus tôt à Paris, par John Bolton qui insistait que « l’attitude et les objectifs militaires de la RII à Téhéran ne changeraient et que la seule solution resterait le changement de régime ».

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L’analyste de poursuivre : « Le président américain Donald Trump, par sa politique de sanctions contre l’Iran, cherche à faire pression sur Téhéran pour le contraindre à renoncer à ses programmes nucléaire et balistique et à se retirer de l’Irak, de la Syrie et du Yémen alors que les autres, tels que Bolton ou Pompeo, ne veulent qu’un renversement de régime en Iran, objectif pour la réalisation duquel ils comptent, considérablement, sur l’OMK. »

L’analyste de Neue Zürcher Zeitung se réfère ensuite à des experts et anciens responsables. Parmi d’autres, le député vert allemand Omid Nouripour, lequel a vivement déconseillé de soutenir le groupe car il existe "d’énormes questions sur son idéologie, sa structure et sa légitimité" et, en raison de son passé, il n'a pas un ancrage populaire en Iran. Cet homme politique allemand souligne que les Iraniens se souviennent encore des attaques terroristes de ce groupe et de ses soutiens à Saddam Hussein, lors de la guerre imposée par ce dernier à l’Iran.

Par ailleurs, pour l’expert iranien Adnan Tabatabai, « en raison de son rôle dans la guerre Iran-Irak, le groupe est encore plus détesté qu’al-Qaïda et Daech par les Iraniens ».

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Et l’analyste de souligner : la réalité est que l’OMK, qui a recruté des centaines de partisans au cours de plusieurs décennies de lobbying dans les parlements occidentaux, est le groupe, hautement controversé parmi les Iraniens exilés. Pour beaucoup, leur attachement à la démocratie et aux droits de l’homme n’est pas crédible. Ils ne sont pas digne de confiance après leur alliance avec Saddam Hussein. Et même le culte de leadership prononcé par les Rajavis fait douter de leurs points de vue sur la démocratie.

À l’appui de son analyse, l’analyste évoque, ensuite, les mesures très dures entreprises par ce groupe vis-à-vis de ses membres : lorsque l’OMK s’est retirée dans son camp d’Achraf en Irak en 1988, Massoud Rajavi a ordonné une "révolution idéologique" dans laquelle tous les membres étaient attachés au célibat. Alors que les enfants ont été envoyés à des familles en Europe, les couples ont divorcé pour se consacrer à la lutte.

En 2005, Human Rights Watch a également documenté dans un rapport les pressions massives qui ont été exercées sur les personnes ayant quitté l’école, parfois emprisonnées et torturées pendant des années.

Pour le membre du FDP du Bundestag Bijan Djir-Sarai, c’est "une erreur, si les politiciens occidentaux font campagne pour un groupe qui n’a pas de soutien en Iran". "Un engagement envers les Moudjahiddines du peuple est une pure stupidité. J’exhorte tous les supporters à partager leur histoire ", a déclaré le député du parti libéral-démocrate du Parlement allemand.

Et l’analyste souligne le fonds de commerce que constitue pour les partisans occidentaux de l'OMK, lesquels bénéficient des largesses pécuniaires de ces terroristes à chaque fois qu'ils participent à leurs congrès et manifestations : Outre l’ignorance, il peut y avoir une autre raison de soutenir l’OMK : alors que le groupe refuse les paiements en espèces, des hommes politiques comme Giuliani ont reçu jusqu’à 50 000 dollars pour des comparutions, selon des reportages du Washington Post, de l’Intercept et d’autres médias. « L’OMK essaie d’acheter à peu près tout le monde », a déclaré l’ancien coordinateur anti-terroriste au département d’État américain Daniel Benjamin, au New York Times, « Ils vous offrent entre 15 000 et 20 000 dollars au téléphone pour participer à une table ronde. Cela n’arrive pas tous les jours aux anciens diplomates ».

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV