Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères conseille aux dirigeants français de sortir de leur dépendance vis-à-vis des États-Unis et d’adopter des positions claires, dignes d’un État souverain.
En effet, Ayman Soussan, tout en rappelant que les Européens avaient pour coutume de suivre les Américains, a conseillé aux dirigeants français de s’occuper de leurs affaires et crises internes au lieu de s’immiscer dans celles des autres.
Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Ayman Soussan, s’est félicité de la réouverture d’ambassades arabes et occidentales à Damas, mais a également déclaré que son pays ne supplierait aucun État pour qu’il rouvre son ambassade en Syrie.
« Nous accueillons favorablement la réouverture des ambassades, mais nous n’exerçons aucune pression en ce sens. De nombreux diplomates occidentaux en Syrie disent de bonnes choses, reconnaissant notamment le fait que Damas aujourd’hui est plus sûr que Beyrouth et que [leurs collègues partis de Syrie] voudraient y revenir. Mais la décision reste entre les mains de leurs gouvernants. »
« L’Europe ne prend pas de décision indépendamment des États-Unis et c’est pour cette raison qu’elle s’isole chaque jour un peu davantage. [...] Les positions américaines sont contradictoires. Le jour où ils auront une position claire, nous leur répondrons aussi clairement », a ajouté le diplomate syrien.
« Les positions affichées par de nombreux responsables français sont la risée du monde entier et même parfois celle de leurs alliés. Celui qui s’est cantonné à un rôle de petit et de marginalisé ne peut plus parler comme un grand ! Il est préférable que la France se concentre sur le sort de son peuple et qu’elle résolve ses problèmes avant d’intervenir dans les affaires des autres », a souligné Ayman Soussan.
« Geir O. Pedersen se rend en Syrie. Nous avons accueilli sa nomination dès le départ et nous avons fait part de notre volonté de l’aider à accomplir sa mission. L’objectif qu’il a annoncé pour sa première visite ici est de se familiariser avec les Syriens même s’il faut le dire, il nous connaît déjà. Nous entendrons ses points de vue et nous sommes prêts à travailler avec lui. Nous espérons qu’il réussira là où les précédents envoyés des Nations unies ont échoué. Il faut aussi que Pedersen se serve des expériences de ses prédécesseurs, qu’il respecte la souveraineté de la Syrie et qu’il reste neutre dans l’exercice de sa mission », a indiqué le vice-ministre syrien des Affaires étrangères au sujet du nouvel envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie.