Le général de division Yitzhak Brick a pris sa retraite cette semaine après avoir été l’ombudsman des forces de l’armée israélienne pendant plus de dix ans. Avant son départ, Brick a eu des ennuis avec les haut gradés de l’armée israélienne pour avoir publié un rapport complet suggérant que les forces terrestres israéliennes n’étaient absolument pas en mesure de se lancer dans un conflit majeur.
Brick a prononcé ses critiques sur l’armée à propos de son niveau de préparation, qu’il a qualifié de catastrophique mercredi dernier, le jour où il a été remplacé par l’ancien contrôleur de l’armée Eitan Dahan.
Brick faisait allusion à la guerre d’octobre 1973 entre Israël et une coalition d’États arabes, qui a mené Israël au bord de la défaite et a presque déclenché une guerre plus vaste entre les États-Unis et l’Union soviétique, qui soutenait chacun une des parties au conflit.
« S’il y a une guerre, le traumatisme de la guerre des Six Jours sera une promenade dans le parc en comparaison avec ce que nous allons vivre », a mis en garde Brick à la télévision israélienne.
Brick explique que l’armée israélienne est confrontée à quatre vrais fronts, comparant la Cisjordanie à un volcan qui, en cas d’éruption, impactera tous les autres fronts.
« Comment construire une armée sans prendre en compte les changements au Moyen-Orient ? C’est irresponsable au niveau national », a noté Brick, en imputant les faiblesses à la stratégie de réforme quinquennale de 2015, qui proposait de réduire le nombre de soldats de carrière à moins de 40 000 et de réduire le service militaire obligatoire de trois mois pour les hommes. Ces changements ont entraîné l’épuisement professionnel et la perte de motivation des officiers restants.
Le responsable à la retraite a déclaré que sa mission en tant qu’ombudsman avait été de « faire éclater la bulle » des illusions de l’armée israélienne. « Le secret le plus profond de l’armée, à savoir qu’elle fait tout pour assurer sa sécurité, est que ce qui se passe dans l’armée y reste. Elle le fait avec un succès incroyable jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce que ce Brick vienne et fasse éclater la bulle », a affirmé Brick.
Selon lui, les commandants israéliens reconnaissent en privé l’état déplorable de l’armée, mais n’osent pas le dire en public.
Avant de prendre sa retraite, Brick avait critiqué à plusieurs reprises les militaires pour ce qu’il considérait comme un dangereux manque de préparation à la guerre. En juin dernier, il a évoqué une grave pénurie de médecins et de psychiatres, ainsi que des mesures de réduction des coûts qui, selon lui, ont eu un effet négatif sur le moral des jeunes officiers et sous-officiers.
Les critiques ont conduit à une escalade verbale entre Brick et Gadi Eisenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne, dans les médias. La Knesset n’a pas non plus été prête à tenir compte de la mise en garde de Brick, lançant une enquête dont les résultats sont allés dans le sens contraire.