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Syrie : les USA intiment-ils à l'OTAN l'ordre de rester?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Soldats britanniques. ©AFP

Le 5 janvier à Tel-Aviv, le conseiller pour la sécurité nationale du Président US, le néoconservateur John Bolton soulignait qu’il n’y avait «absolument aucun changement» dans la politique américaine en Syrie, si Assad venait à recourir à l'arme chimique.

« Un autre incident chimique provoqué, et les États-Unis riposteraient sans hésiter et d'une manière encore plus ferme que par le passé », a-t-il dit. Pour les analystes politiques qui voient à travers la visite de Bolton, une tentative destinée à apaiser les craintes d'Israël à l'idée d'avoir à faire face « seul et sans soutien » à l'Iran, en Syrie post-retrait US, le message de Bolton est clair : il n'est pas tant adressé à Assad qu' à Londres, à Paris et à Berlin. A ces supplétifs occidentaux, les USA intiment ainsi l'ordre de s'occuper désormais du sale boulot. S'ils veulent rester en Syrie, qu'ils y restent mais qu'ils ne comptent pas sur l'Amérique. Pas plus tard que samedi 6 janvier, le représentant des Kurdes de Syrie en Allemagne exigeait à Berlin d'instaurer « une zone d'exclusion aérienne dans le nord syrien ».

En effet, les forces britanniques, françaises et allemandes sont stationnées dans le nord-est de la Syrie ou encore à l'est, dans la base américaine à al-Tanf. Ces contingents comprennent plusieurs centaines de membres des forces spéciales et des unités de l'armée de l'air britannique ainsi que des unités de renseignement et de l'armée de l'air allemandes. 

C'est à peine quelques heures après le passage de Bolton qu'une information particulièrement significative a fait son apparition dans les médias. Deux soldats britanniques, appartenant aux forces spéciales, et visiblement basés à al-Tanf, « auraient été grièvement blessés » après avoir été touchés par un missile tiré par les terroristes de Daech. 

Lire aussi : Al-Tanf : les Américains partis, l’armée syrienne reprendra la zone

L'information est rapportée par les Unités de protection du peuple (YPG) et les Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont déclaré samedi soir que deux soldats britanniques avaient été blessés suite à une attaque dans le village d’al-Shafa, localité régulièrement frappée par les avions US. Toujours à en croire les Kurdes, l'incident aurait eu lieu samedi matin et les soldats américains auraient transporté par avion les militaires britanniques blessés pour un traitement médical. Un combattant kurde aurait également été tué lors de l'attaque au missile.

Pour ceux et celles des analystes qui suivent de près les évolutions à Deir ez-Zor et surtout à al-Tanf, il va sans dire que Daech agit sur l'ordre direct des Américains. Dès lors de deux choses une : soit les soldats britanniques ont fait l'objet d'une frappe venue du camp d'en face qui encercle depuis bien longtemps la base US à al-Tanf et qui finit tôt ou tard par la prendre d'assaut, soit ils ont été blessés dans un raid ami. Quoi qu'il en soit, la perspective d'un maintien de troupes otaniennes en Syrie, s'annonce bien périlleuse bien que la France et la Grande-Bretagne veuillent faire croire le contraire. 

Le ministère britannique de la Défense n’a d'ailleurs pas confirmé les informations faisant état de l’attaque. Un porte-parole du ministère a déclaré à The Independent: «Nous ne commentons pas les opérations des forces spéciales.» Le silence est donc de mise. Pour une Grande-Bretagne qui a revendiqué en juillet le raid meurtrier visant les forces de la Résistance irakienne, basées à Abou Kamal, l'incident est à prendre bien au sérieux. Tout comme pour la France dont le président a annoncé sa volonté de maintenir ses troupes en Syrie.  

Lire aussi : Un Typhoon britannique aurait bombardé les forces de la Résistance (Sunday Times)

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV