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Gilets jaunes : le gouvernement français crie au coup d’État pour réprimer un peu plus

Acte VIII des Gilets jaunes à Paris, le 5 janvier 2018. ©YouTube

À la veille de la huitième journée de mobilisation des Gilets jaunes, qui se déroule en ce moment dans toute la France, le gouvernement français a affiché sa fermeté.

En effet, à la sortie du Conseil des ministres d’hier, vendredi 4 janvier 2019, Griveaux a déclaré qu’après les « réponses concrètes et rapides » apportées par l’exécutif français aux revendications des Gilets jaunes sur le pouvoir d’achat, « ceux qui restent mobilisés » sont selon lui désormais engagés « dans un combat politique pour contester la légitimité du gouvernement et du président de la République ».

 

Le secrétaire d’État auprès du Premier ministre français a qualifié aussi les Gilets jaunes d’« d’agitateurs qui veulent l’insurrection et, au fond, renverser le gouvernement ».

Il a par ailleurs répondu aux journalistes qui lui demandaient si la fermeté n’allait pas radicaliser le mouvement : « La loi, rien que la loi, toute la loi, et si certains ont des problèmes avec le respect de la loi, eux sont dans un combat politique. Ceux-là, qu’ils soient certains d’une chose : force restera à la loi. »

Le ministre français de l’Intérieur Christophe Castaner a affiché aussi sa fermeté envers les Gilets jaunes dans un télégramme du 29 décembre, où il a demandé aux préfets de poursuivre « la libération complète et définitive » de la « centaine de points de rassemblement » subsistant en France, par tous les moyens légaux », c’est-à-dire le recours à la force publique, aux contraventions, etc.

Quant au médiatique Gilet jaune Éric Drouet, qui a été interpellé mercredi soir près des Champs-Élysées, Griveaux a déclaré qu’« il n’est pas au-dessus des lois ».

L’interpellation de Drouet a été perçue par beaucoup de Gilets jaunes comme un signal dissuasif envoyé par les autorités pour éviter les manifestations non déclarées. Face à cette « répression », le collectif « La France en colère » a suggéré à ses sympathisants de retirer leurs Gilets jaunes pour « se présenter dans les rues, sur les places, comme les simples citoyens qu’ils sont ».

Dans un Facebook Live diffusé jeudi soir à la sortie de sa garde à vue, Drouet a affirmé qu’il avait réussi un « coup de com’ » avec son interpellation devant les caméras. « On a fait ça pour en arriver là. On savait ce qu’ils [les policiers] ne voulaient pas qu’on le fasse, même si c’était légal. [...] On savait un peu comment ça allait se passer », a-t-il expliqué, avant d’ajouter :

« Tout est une question d’image. Il va falloir jouer avec ça [...]. Il faut jouer des médias comme eux [le gouvernement] arrivent à jouer des médias. Ils essaient de nous faire passer pour des anarchistes, des casseurs. C’était la monnaie de leur pièce, il va falloir trouver d’autres idées comme ça. »

« La colère va se transformer en haine », avaient écrit les Gilets jaunes avant leur acte VIII d’aujourd’hui qui est, comme les images le montrent, une grande journée de mobilisation.

Source : Avec Le Nouvel Observateur

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV