Réagissant ce jeudi 5 juillet à la convocation de son ambassadeur à Téhéran, la France a rejeté les accusations iraniennes selon lesquelles elle soutenait le groupuscule terroriste des « Moujahidines du peuple », connus en Iran sous le nom de Monafeghines.
Le ministère iranien des Affaires étrangères avait convoqué le mardi 3 juillet des représentants de la France, de l’Allemagne et de la Belgique pour protester contre l’arrestation illégale d’un diplomate iranien en Allemagne, accusé d’avoir préparé un attentat à la bombe lors du rassemblement annuel du groupuscule terroriste des « Moujahidines du peuple » ayant eu lieu le 30 juin à Paris.
Il a également accusé la France de soutenir le groupe terroriste, qui cherche à renverser la République islamique d’Iran.
Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé ce jeudi 5 juillet que son ambassadeur avait été convoqué le 3 juillet après le rassemblement, mais a démenti tout soutien au groupuscule.
Les autorités iraniennes « se sont vues rappeler que la France ne soutient ni l’idéologie, ni les objectifs, ni les activités de l’OMK. Cependant, ayant été retirée de la liste européenne des organisations terroristes, cette organisation peut mener, comme toute autre association, des activités, tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’ordre public », a déclaré à Reuters une source diplomatique française.
À présent, la Belgique enquête sur deux Belges d’origine iranienne arrêtés samedi. Selon les enquêteurs belges, cinq cents grammes de TATP explosif et un dispositif de détonation ont été retrouvés dans leur voiture. Ces deux derniers auraient présenté un diplomate iranien basé en Autriche comme leur complice, qui a donc été arrêté en Allemagne.
Par ailleurs, les sources judiciaires françaises ont déclaré le mercredi 4 juillet avoir reçu une demande de la Belgique pour extrader un homme d’origine iranienne qui avait été arrêté à Paris parce qu’il était soupçonné de liens avec ce prétendu projet d’attentat à la bombe.
« Concernant l’attaque prévue à Villepinte [dans la banlieue nord de Paris, NDLR], une enquête est en cours. Il faudra déterminer les vrais commanditaires de cette attaque », a déclaré la source diplomatique française.
L’Iran y a réagi en déclarant qu’il n’avait rien à voir ni avec le complot contre le groupe terroriste et leur rassemblement, qu’il a qualifié d’opération sous faux drapeau organisée par des personnalités du Conseil national de la résistance iranienne, l’aile politique de l’Organisation des Moudjahidines du peuple (OMK), un groupe terroriste cherchant à mettre fin à près de 40 ans de gouvernement islamique en Iran, un groupe qui a mené une lutte armée contre le gouvernement iranien, assassiné des dizaines de ses hauts fonctionnaires et tué plusieurs milliers de civils, 17 000 environ.
Les autorités françaises, pour leur part, ont qualifié l’affaire de projet d’attentat à la bombe d’une nature extrêmement ambiguë et délicate et ont refusé de la commenter.
Les Moudjahidines du peuple sont connus en Iran sous le nom de Monafeghines (hypocrites), en raison de leur instrumentalisation malhonnête de la religion à des fins criminelles. Jusqu’en 2012, leur mouvement était considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.