La Corée de Nord aurait créé de fausses compagnies en vue de contourner les sanctions imposées par les États-Unis et de poursuivre ses échanges commerciaux avec le monde entier, selon le Wall Street Journal.
Une usine de bois en Afrique contrôlée par la Corée du Nord a empoché une centaine de milliers de dollars en vendant du bois à une entreprise chinoise.
Pyongyang avait besoin de cette somme pour la donner aux fournisseurs de pétrole et de produits de première nécessité, mais les sanctions américaines, imposées à ce pays dans le but de le contraindre à renoncer à son programme nucléaire, limitaient son accès au système financier mondial. Pyongyang a par conséquent eu recours, selon les autorités américaines à un autre mécanisme « illégal ».
Le procureur général des États-Unis a déposé une plainte réclamant le gel des crédits alloués à ce projet. La Corée du Nord a demandé à son client chinois de verser cette somme à un homme d’affaires au Singapour pour que ce dernier puisse acheter des marchandises pour Pyongyang.
Ce que prétendent les procureurs américains montre comment Pyongyang a réussi à mettre au point un système financier alternatif lui permettant de poursuivre ses échanges commerciaux avec le monde.
Les autorités américaines, les chercheurs des Nations unies et les experts chargés d’identifier le réseau financier sont d’avis que malgré l’interdiction imposée par les États-Unis à Pyongyang de ne pas faire du commerce avec le dollar, la Corée du Nord achète toujours des marchandises comme le pétrole, le charbon et le tabac.
Auparavant, le Wall Street Journal avait expliqué en détail comment la Corée du Nord coordonnait ses navigations maritimes pour transporter des marchandises sans qu’elles soient interceptées et notamment le fait que Pyongyang se servait de fausses entreprises et empochait des millions de dollars en donnant des formations militaires et des services de programmation informatique.
L’un des défis majeurs de la Corée du Nord est le transfert du dollar dans le contexte où les banques internationales sont soumises à des pressions pour faire face au blanchiment d’argent. La solution pour laquelle a opté ce pays consiste à garder ses revenus chez ses alliés étrangers. Ces alliés effectuent ces transactions depuis des banques américaines.
D’après Joshua Stanton, un avocat qui a aidé les autorités américaines à formaliser les sanctions imposées à la Corée du Nord en 2013, « une petite partie cet argent entre en Corée du Nord tandis que la grande partie reste dans les banques étrangères ».
Les autorités de la représentation de ce pays à Genève n’ont donné aucune suite aux demandes les invitant à donner une réponse. L’examen des documents et de la récente plainte des départements américains de la Justice et du Trésor montre que ces mesures sont nécessaires à la survie de la Corée du Nord.
« Washington a imposé des sanctions à certaines entreprises et personnalités accusées de blanchiment d’argent en faveur de la Corée du Nord. Il a également envisagé d’autres sanctions contre les banques chinoises », ont annoncé des personnes proches de la question.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué que son pays respectait les résolutions des Nations unies concernant la Corée du Nord.
Les gouverneurs des banques américaines disent que malgré l’existence de processus anti-blanchiment d’argent, il sera cependant difficile de bloquer le transfert des avoirs de la Corée du Nord, car ils ont un pas de retard par rapport aux entreprises qui aident la Corée du Nord. Ces argents viennent essentiellement des banques américaines et souvent chinoises.