Le 28 décembre 2018, l’armée syrienne est entrée à Manbij, zone cruciale au nord de la Syrie, jusqu’ici sous contrôle kurde, et y a hissé le drapeau de la République arabe syrienne.
Plus tôt dans la journée, les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont invité les forces syriennes à prendre position à Manbij pour éviter une offensive de l’armée turque.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé plus tôt qu’Ankara était prêt à lancer une offensive contre les milices kurdes du YPG à Manbij si les États-Unis ne les évacuaient pas de la zone.
La ville de Manbij, dans le gouvernorat d’Alep, était occupée de 2014 à 2016 par Daech. Elle a été libérée par les Kurdes pro-US soutenus par la coalition internationale. En juin 2018, les États-Unis ont confié la gestion de la ville au « Conseil militaire de Manbij » et y ont organisé des patrouilles communes avec la Turquie.
Depuis l’annonce du retrait des forces US de Syrie, la Turquie a planifié une opération militaire contre les Kurdes pro-US. Ceux-ci ont d’abord appelé la France au secours, puis ne voyant rien venir, se sont tournés vers Damas. Les Kurdes pro-US ont demandé que les troupes syriennes se déploient d’abord à Manbij, puis dans l’ensemble du nord-est de la Syrie, au-delà de l’Euphrate.
Depuis le début des opérations militaires en 2011, la France a travaillé avec acharnement à l’émergence d’un État kurde dans le nord et le nord-est de la Syrie. Ce projet avait d’ailleurs été explicité par le président François Hollande lors d’un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
André Chamy, juriste international, et Bernard Cornut, géopolitologue, s’expriment sur le sujet.
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