Alors que les conseillers militaires iraniens travaillent côte à côte avec l’armée syrienne pour l’éradication du terrorisme en Syrie, les États-Unis annoncent leur soutien aux attaques israéliennes contre la Syrie visant à y contrer la présence de l’Iran. Deux jours plus tôt et alors qu’il se rendait, en catimini, sur la base al-Assad à al-Anbar, le président US a affirmé, au mépris total du principe de souveraineté de l’État irakien, n’avoir aucune intention de retirer ses forces d’Irak et que de surcroît, ces mêmes forces dont une partie se trouve toujours sur la base US à al-Tanf, à l’est de la Syrie, pourraient attaquer la Syrie depuis le sol irakien.
Pour de nombreux analystes, cette affirmation signifie que l’Amérique compte bien faire d’al-Tanf le QG de l’unique membre de son camp qui souhaite en découdre directement avec l’État syrien, l’Iran et la Russie, à savoir Israël. En effet, 72 heures après l’escale irakienne de Trump, boycotté par l’Irak politique, le département d’État américain souligne le plein soutien de Washington aux attaques israéliennes contre la Syrie, puisque celles-ci visent « l’Iran ».
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« Les États-Unis soutiennent pleinement le droit d’Israël à agir contre les actions régionales iraniennes mettant en danger la sécurité nationale israélienne et la sécurité du peuple israélien », a déclaré Robert Palladino, porte-parole adjoint du département d’État américain dans un communiqué publié le vendredi 28 décembre. Le département d’État souligne également ce que tout le monde sait à son engagement « durable et inébranlable » en faveur de la sécurité israélienne.
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À quoi rime cette prise de position ?
Les experts des questions politiques au Liban et en Syrie affirment qu’un retrait US de Syrie contribuerait à multiplier les frappes israéliennes contre la Syrie, frappes qui trouveraient comme prétexte la présence iranienne en Syrie. Et pourtant, affirment ces experts, l’Iran est un « prétexte de plus ». Ce que cherche le président US au Moyen-Orient, c’est faire avancer les plans américains sans un engagement direct : tout comme il l’a rappelé en Allemagne, Israël est largement financé par les États-Unis pour pouvoir « se défendre seul ». Cette indication s’interprète à Tel-Aviv comme un feu vert à une amplification des actions militaires israéliennes en Syrie à la fois contre l’Iran, mais aussi contre la Russie. La frappe israélienne du 25 décembre aurait été dirigée plus contre la Russie que contre l’Iran, affirment les analystes qui reviennent sur le modus operandi israélien.
Pour ces experts, le refus des forces américaines de quitter al-Tanf renvoie à cette même problématique. Ne voulant plus s’engager dans un face à face militaire direct avec la Russie, les Américains envisageraient de faire d’al-Tanf le QG de l’armée israélienne à la fois contre la Syrie et ses alliés pro-iraniens, mais aussi contre la Russie. D’ailleurs, les militaires américains sont toujours présents dans la base d’al-Tanf dans le sud de la Syrie malgré l’annonce du départ des forces US du pays. Moscou et Damas ont, à plusieurs reprises, appelé les États-Unis à démanteler la base d’al-Tanf dans le sud de la Syrie qui, selon le chef d’état-major de l'armée russe, Valeri Guerassimov, est devenue une base arrière pour les terroristes de Daech. Après l’annonce du retrait US, les Américains ne semblent guère pressés de se retirer d’al-Tanf.