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Les USA retirent leurs forces de la Syrie pour les réinstaller à Erbil

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des véhicules de l'armée américaine en route vers la ville syrienne de Manbij, mars 2017. ©Twitter

Le président américain a fait son cadeau de Noël aux médias : en envoyant un tweet où il affirme vouloir retirer ses troupes de Syrie, Trump vient de lancer une bombe médiatique. Que cette annonce soit vraie ou fausse, ou qu'elle cache ou pas un nouveau plan US, cela revient au même : de nouveaux paramètres apparaîtront. 

Certains analystes disent que l'annonce de Trump, connu pour ses faux-bonds historiques - traité de Paris, accord nucléaire iranien,.. - n'engage que lui et que ses alliés n'ont pas été consultés. D'autres remarquent la quasi coïncidence de cette annonce avec son entretien téléphonique avec son homologue turc. En effet, ces mêmes analystes relèvent le méga lâchage des supplétifs kurdes des USA face aux foudres d'Ankara et lient ce retrait à l'annonce de l'offensive militaire turc contre l'est de l'Euphrate. Côté russe, Moscou se dit intéressé par la perspective d'un retrait qui, s'il est vrai, "permettrait à la Russie d'en finir en six mois avec les terroristes". Les États-Unis ont-ils fini par déclarer forfait ou s'agit-il d'une nouvelle tactique dans leur interminable guerre visant à conquérir le Moyen-Orient? 

Toujours est-il qu'un responsable du Pentagone a déclaré à la chaîne satellite US Al-Hurra que 2130 effectifs des forces spéciales américaines quitteraient, bientôt, la Syrie. Les troupes US iront ainsi s'installer à Erbil, au Kurdistan irakien, donc pas trop loin de la Syrie ni des Kurdes. 

À en croire une source anonyme au Pentagone, la prochaine phase prévue serait celle du retrait de la base d’al-Tanf (lieu de haute tension USA/État syrien) et des 55 kilomètres carrés des régions attenantes d’al-Tanf, lequel retrait durerait 100 jours à peu près. En effet, le périmètre de 55 kilomètres que les États-Unis ont mis en place tout autour d'al-Tanf, désormais encerclés par les forces syriennes, la Résistance et la Russie, servait aux Américains de moyen de chantage. C'est sur base de ce périmètre, que les États-Unis ont d'ailleurs lancé plusieurs raids meurtriers contre la Syrie et ses alliés.   

Dans la foulée, la porte-parole de la Maison Blanche, Sara Sanders, a indiqué que les États-Unis et leurs alliés étaient prêts, si leurs intérêts l’exigent, à passer de nouveau à l’action en Syrie, ce qui veut dire très clairement que les États-Unis considèrent les frontières syro-irakiennes comme leur pré carré, se permettant de faire des va-et-vient de part et d'autre. 

Et Sanders d'ajouter :

« Les victoires de la coalition dirigée par les États-Unis face à Daech ne signifient pas la fin des opérations de la coalition internationale contre ce groupe en Syrie ». 

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé que "Washington et ses partenaires traditionnels" continueraient leurs opérations dont le but n'est que de priver "les extrémistes terroristes d’éventuels soutiens financiers qui pourraient leur permettre d’infiltrer le territoire américain". Cette assertion donne lieu là aussi à d'autres commentaires : outre Israël, l'Arabie saoudite et les Émirats figurent aussi au nombre de ses alliés. 

Le Pentagone a par ailleurs révélé que la Maison Blanche lui avait ordonné d'élaborer le projet du retrait total des forces américaines de la Syrie, laissant entendre que ses conclusions pourraient finir par pousser Trump à revenir sur sa décision. 

Lire : Les Américains finissent par céder en Syrie

« Les militaires américains continuent tout comme par le passé leur coopération avec les forces de la coalition internationale en Syrie (à savoir les pays de l'OTAN) », a confié une source proche du Pentagone au journaliste d’Al-Hurra.

Le Royaume-uni a estimé de son côté que "Daech constitue toujours une menace" bien qu'il ne possède aucun État : " il y a beaucoup de choses à faire et on ne devrait à aucun prix prendre à la légère ces menaces. Daech est toujours une menace. D'ailleurs les États-Unis l'ont dit très clairement, le retrait US ne marque pas la fin de la coalition internationale contre Daech ou la fin de notre bataille. Donc nous continuerons à travailler pour atteindre nos objectifs". La France n'a pas encore officiellement réagi à l'annonce.

Les analystes politiques estiment que les États-Unis cherchent de la sorte à mettre à l'abri leurs propres forces en Syrie en impliquant davantage leurs alliés de l'OTAN en Syrie. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV