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France : les policiers appellent à un « Acte 1 » de la colère

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des policiers affrontent les manifestants dans le centre-ville de Lyon, le 15 décembre 2018. ©AFP

Le syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière, deuxième syndicat de la police nationale en France (avec près de 39 % des voix) a annoncé hier, samedi, « l’acte 1 » de sa mobilisation. Le syndicat a voulu surtout attirer l’attention sur la fatigue et l’épuisement psychologique des membres des forces de l’ordre en France, après plusieurs semaines de manifestations des Gilets jaunes et l’attaque de Strasbourg.

« Les policiers sont à bout et ne bénéficient d’aucune reconnaissance », a indiqué le syndicat Unité SGP Police, appartenant à la fédération Force ouvrière (FO) sur Twitter, en annonçant dans la foulée « l’acte 1 de la colère des policiers », se référant clairement aux cinq « actes » de la mobilisation antigouvernementale des Gilets jaunes.

La déléguée syndicale d’Unité SGP Police-Force ouvrière, Linda Kebbab, a parlé samedi sur BFMTV de la naissance d’un mouvement de protestation :

« Au premier janvier 2019, le gel du point d’indice des fonctionnaires reprend. Il y a quelques jours, alors qu’on parlait de la mobilisation héroïque des policiers, le Sénat votait l’allongement des journées de carence en cas d’arrêt maladie. Bref, on a beaucoup de dispositions qui sont contraires aux intérêts sociaux des salariés et plus particulièrement des policiers. Je viens vous l’annoncer solennellement, l’acte 1 des policiers se prépare. »

Selon les analystes, cette annonce serait un nouveau signe du climat de défiance qui s’installe au sein de certains syndicats policiers vis-à-vis du gouvernement. Le 5 décembre dernier, le syndicat Vigi (un syndicat de policiers et de personnel administratif du ministère de l’Intérieur) avait déposé un préavis de grève illimitée à partir du 8 décembre, qui concernait certains fonctionnaires du ministère de l’Intérieur.

Le syndicat avait appelé aussi les forces de l’ordre à user de leur droit de retrait qui permet à tout salarié d’arrêter son travail et de quitter son lieu de travail, lorsqu’il estime faire face à un danger grave :

« N’allez pas vous faire blesser, mutiler ou tuer pour des personnes qui pensent que vous êtes de la chair à canon. Pensez à vous, vos familles et vos proches. »

Le 3 juillet, un rapport sénatorial avait dressé un tableau très sombre de l’état des forces de sécurité intérieure, et en particulier de la police nationale française, parlant de fonctionnaires « au bord de la rupture ».

En outre, le syndicat policier Alliance Police nationale avait dénoncé le jeudi 13 décembre une « situation explosive » chez les forces de l’ordre, mises à « rude épreuve » entre nouvelle mobilisation des Gilets jaunes et la lutte antiterroriste, après l’attentat de Strasbourg.

Selon Frédéric Lagache, numéro deux du syndicat Alliance, les policiers « entre épuisement et colère, en ont assez des gratitudes et veulent des actes » de la part du gouvernement. « Des commissariats vont finir par fermer », a prévenu le syndicaliste.

Dans une vidéo postée sur Facebook, le syndicat dénonce lui aussi le vote au Sénat d’une disposition visant à porter les jours de carence en cas de maladie d’un à trois.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV