Quelques heures après la mise en garde lancée par le ministre russe de la Défense à son homologue US au sujet de "l'obstacle que constitue la base Al-Tanf" au retour des réfugiés syriens, Sputnik a fait état de l'apparition non loin du ciel de Tartous d'un Poséidon-8A américain. Après avoir tenté de percer, sans succès le secret des S-300 déployés à Hmeimim, les Américains dont les flottes ont encombré la Méditerranée orientale, semblent vouloir déchiffrer l'énigme des S-400. Ainsi l'avion US s'est même permis de "pénétrer " l'espace aérien que la Russie avait fermé au large de Tartous pour cause des exercices militaires. S'agit-il d'une provocation?
Des avions-espions américains circulent de plus en plus le long de l’espace aérien syrien pour mener des missions de reconnaissance dans le secteur de la Méditerranée, en particulier près de la base aérienne russe à Hmeimim et de la base navale de Tartous qui abrite la marine russe et sert de centre logistique.
🇺🇸✈️@USNavy United States Navy [VP26] Boeing P-8A Poseidon
— IntelSky📡 (@Intel_sky) December 15, 2018
ICAO:#AE5C56 | Registration:169324 Toof off from Naval Air Station #Sigonella @nas_sigonella U.S. Navy installation / #NATO Base HDG to the coasts of Eastern Mediterranean. pic.twitter.com/kS0hu4bSSV
Un appareil P-8A Poséidon de l’US Navy, mis au point pour détecter les navires et les sous-marins, a été détecté alors qu’il survolait le long de la côte syrienne en dépit de l’émission d’un Notice to Airmen (NOTAM) [« messages aux navigants aériens »] signalant la fermeture de cette zone de la méditerranée en prévision des exercices de la marine russe, a rapporté IntelSky, un site surveillant les vols des avions militaires, cité par Sputnik.
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L'avion a survolé pendant environ une heure et demie la côte syrienne, où se trouvent la base aérienne russe de Hmeimim et la base navale de Tartous.
Les médias russes avaient fait état, le 8 décembre dernier, du vol d’un avion-espion américain effectuant une mission de reconnaissance près de la côte syrienne et dans les eaux internationales de la Méditerranée orientale durant plus de trois heures.
L’avion-espion américain a volé à quelque 30 km de la côte, soit à proximité des frontières maritimes syriennes.
D’après un NOTAM, message international à l’intention des pilotes, les régions de la Méditerranée proches de la frontière syrienne étaient fermées ce samedi en raison des manœuvres navales de la Marine russe. L'Institut pour l'étude de la guerre (ISW) a annoncé le 1er décembre que la Russie avait achevé la mise en place d'un dispositif de refus de zone (A2AD) visant à restreindre la liberté de manœuvre des États-Unis en Syrie et en Méditerranée orientale. L'institut se base aux États-Unis et il scrute très minutieusement la situation en Méditerranée orientale.
Les raids israéliens de ces derniers mois semblent avoir accéléré le processus du déploiement. Moscou a commencé à installer ces systèmes dès le début de son intervention en Syrie en 2015, d'après le rapport. Mais, au regard des tentatives US/OTAN visant les cibles russes, tentatives qui se sont soldées par le crash d'un Il-20 au mois de septembre, les forces armées russes ont mis en place un réseau de défense aérienne indépendant afin de protéger leurs moyens militaires sur la base de Hmeimim et celle de Tartous sur la côte méditerranéenne. Selon le rapport de l'ISW, la Russie a d'abord déployé un premier système de missiles sol-air S-400 (SAMS) sur la base aérienne de Hmeimim en novembre 2015, puis au moins trois autres - deux S-400 et un S- 300 - pour créer un réseau de défense dans le nord de la Syrie. Le face-à-face Russie/Otan-Israël pourrait effectivement commencer à Tartous, au regard des provocations américaines, estiment les analystes.