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Le rôle d'Israël dans le meurtre de Jamal khashoggi

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une prière funéraire symbolique pour le dissident saoudien assassiné, Jamal Khashoggi, à Istanbul au mois de novembre. ©Reuters

Un dissident saoudien proche du journaliste assassiné, Jamal Khashoggi, a porté plainte contre une société de logiciels israélienne qui aurait aidé la cour royale à s'emparer de son smartphone et à espionner ses communications avec M. Khashoggi, rapporte le New York Times, le 2 décembre.  

La plainte met une nouvelle pression sur la société, le groupe NSO, et sur le gouvernement israélien, qui autorise la vente par cette société à des gouvernements étrangers de son logiciel espion, appelé Pegasus. Plus généralement, ce nouveau rebondissement attire l'attention sur l'alliance de plus en plus ouverte d'Israël avec l'Arabie saoudite et les autres monarchies du golfe Persique.

Intentée en Israël par le dissident saoudien installé à Montréal, Omar Abdulaziz, la plainte fait suite à des poursuites parallèles engagées par des journalistes, des activistes et d'autres personnes qui accusent le groupe NSO d'avoir indûment aidé les gouvernements du Mexique et des Émirats arabes unis à espionner leurs smartphones.

Par ailleurs, Amnesty International a consulté des juristes afin d’obtenir la révocation de la licence d’exportation de la société de surveillance israélienne NSO Group, après avoir découvert que son logiciel espion a été utilisé pour tenter d’espionner un membre du personnel de l’organisation de défense des droits humains.

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Selon la plainte déposée, dans les mois précédant le meurtre, la cour royale avait eu accès aux communications de M. Khashoggi grâce au logiciel espion et découvert ses liens avec M. Abdulaziz.

M. Abdulaziz a déclaré qu'il avait également été pris pour cible par des agents proches du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), impliqués dans le meurtre de Khashoggi, dans le cadre d'une campagne visant à ramener en Arabie saoudite ou à faire taire les dissidents saoudiens à l'étranger. Après l'avoir harcelé pendant des mois par des messages l'invitant à revenir dans le royaume, deux émissaires saoudiens l'ont rencontré à Montréal en mai dernier pour lui mettre la pression.

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Les agents auraient promis à M. Abdulaziz que le lendemain de son arrivée en Arabie saoudite, il pourrait rencontrer MBS pour lui faire part de ses revendications, lui assurant qu’un billet et une chambre d'hôtel à Djeddah avaient été réservés pour cet effet.

Par précaution, M. Abdulaziz a refusé de retourner en Arabie et a également décliné une demande de visite à l'ambassade saoudienne à Ottawa. Cette demande a paru plus inquiétante après la mort de M. Khashoggi, a déclaré M. Abdulaziz.

En août, poursuit le New York Times, un groupe de recherche de l’Université de Toronto qui étudie la surveillance en ligne a informé M. Abdulaziz que son téléphone avait peut-être été piraté. Le groupe de recherche, Citizen Lab, a par la suite conclu que le gouvernement saoudien était derrière cette affaire.

À peu près au même moment, M. Abdulaziz est mis au courant d’une perquisition de son domicile familial à Djeddah par les forces de sécurité saoudiennes. Deux de ses frères ont été arrêtés et emprisonnés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux, selon la justice.  

Compte tenu des documents judiciaires, les avocats disent qu'ils ont l'intention de faire valoir que la révélation de la collaboration entre M. Abdulaziz et M. Khashoggi « a contribué de manière significative à la décision d'assassiner M. Khashoggi ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV