Dans un discours donné lors de la conférence de révision de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), Reza Najafi, directeur général du département de la paix et de la sécurité internationales du ministère des Affaires étrangères iranien, a mis en garde contre les mesures prises pour politiser l’OIAC.
À la suite des efforts hostiles des États-Unis et de certains pays occidentaux, les participants à la Quatrième Conférence d’examen de la Convention pour l’interdiction des armes chimiques, tenue à La Haye du 21 au 30 novembre, n’ont pas réussi à parvenir à un consensus sur un document final.
Reza Najafi a déclaré que la politisation des activités de l’OIAC et l’approche biaisée de l’interprétation des règlements de la convention ont mis en danger la structure même de l’organisation, ce qui pourrait conduire à son effondrement.
« Les États-Unis, en tant qu’utilisateur le plus fréquent d’armes de destruction massive, y compris d’armes chimiques, et grand supporter d’autres utilisateurs de ces armes, en particulier l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein et les groupes terroristes, ne sont pas en mesure de donner des leçons à d’autres États membres », a-t-il ajouté.
Le diplomate iranien a souligné que Washington avait violé tous les engagements internationaux par sa « politique de destruction et de division » et n’était pas apte à s’opposer aux décisions de la conférence de l’OIAC.
Najafi a déclaré que l’Iran était disposé à interagir de manière constructive avec d’autres États membres qui croient sincèrement en la coopération multilatérale.
Le 24 novembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a fermement dénoncé les allégations américaines selon lesquelles l’Iran développait des armes chimiques, avertissant que les accusations n’étaient pas simplement « obscènes » mais aussi « dangereuses ».
Dans un message publié sur son compte Twitter officiel, Zarif a déclaré que « les États-Unis s’appuient sur des conventions internationales pour lancer des allégations contre l’Iran alors que leur politique habituelle consiste à les violer eux-mêmes ».
M. Zarif répondait à l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’OIAC, Kenneth Ward, qui a affirmé que l’Iran possédait des installations et du matériel pouvant servir à produire de telles armes.
Le 23 novembre également, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Bahram Qassemi, a catégoriquement rejeté les accusations américaines selon lesquelles l’Iran n’aurait pas déclaré « un programme clandestin de développement d’armes toxiques » à l’organisme mondial de surveillance des armes chimiques en violation de la Convention sur les armes chimiques.
Les accusations à l’encontre de l’Iran interviennent alors que de nombreux Iraniens souffrent toujours des effets des armes chimiques utilisées par Saddam Hussein, soutenu par les États-Unis et l’Europe, au cours de ses huit années de guerre contre l’Iran durant les années 1980.
Sous le silence assourdissant de l’Occident, les armes chimiques utilisées par Saddam contre des soldats, mais aussi des civils iraniens, ont laissé 20 000 morts et grièvement blessé 100 000 autres personnes.