TV

Comment Israël et les USA ont-ils réussi à mettre totalement en cage MBS?

0 seconds of 0 secondsVolume 90%
Press shift question mark to access a list of keyboard shortcuts
Keyboard Shortcuts
Shortcuts Open/Close/ or ?
Play/PauseSPACE
Increase Volume
Decrease Volume
Seek Forward
Seek Backward
Captions On/Offc
Fullscreen/Exit Fullscreenf
Mute/Unmutem
Decrease Caption Size-
Increase Caption Size+ or =
Seek %0-9
00:00
00:00
00:00
 
À Buenos Aires, un sommet du G20 tendu pour MBS boudé par la quasi totalité des dirigeants présents. ©Le Monde

Un analyste politique israélien évoque dans un article le souci des responsables israéliens quant à la destitution éventuelle du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (MBS).

Selon Amos Harel, dont l'article a paru dans le dernier numéro du quotidien israélien Haaretz, le maintien de MBS au pouvoir revêt une importance de premier ordre aux yeux de Washington pour entre autres les accords militaires colossaux que ce dernier a signé avec ce pays mais surtout pour la volonté saoudienne de faire face à l’Iran et de soutenir Israël. D'ailleurs, afin d'éviter l'effondrement du régime saoudien, le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont apporté leur soutien au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans l'affaire Khashoggi, note l'analyste israélien.

Lire aussi : Trump a fait des révélations sur la présence américaine au Moyen-Orient

Dans un article intitulé « La décision de Trump de se tenir aux côtés du prince saoudien porte les empreintes digitales de Netanyahu », le chroniqueur de Haaretz, Amos Harel écrit :

« Au cours d'une rencontre avec des journalistes israéliens lors d'un sommet en Bulgarie, début novembre, Netanyahu a déclaré que ce qui s'est passé dans le consulat d'Istanbul était horrible et qu'il fallait en tenir dûment compte. Pourtant, il est très important pour la stabilité du monde, pour la région et pour Israël que l'Arabie saoudite reste stable. »

On peut présumer, note Harel, que Netanyahu a essayé de s'assurer que Washington ne renoncerait pas à son soutien à Riyad en cette période de troubles. D'ailleurs, "le moment de la visite de la délégation royale saoudienne par une délégation de chrétiens évangélistes (une secte pseudo-chrétienne imprégnée par les pensées sionistes, NDLR) organisée par la partie israélienne début novembre, ne semble pas tout à fait par hasard", ajoute-t-il.

Et à Harel de souligner :

« Ce n’est pas la première fois qu’Israël néglige les actes cruels de ses nouveaux amis au Moyen-Orient.»

Pour le chroniqueur de Haaretz, les Israéliens et les Américains craignaient "qu'une tentative de destitution du prince héritier ne renverse son gouvernement". Trump semble être personnellement investi dans les relations avec l'Arabie saoudite et le prince héritier saoudien conservera probablement sa position en dépit de l'affaire choquante de Khashoggi. Tel-Aviv a besoin du soutien de Riyad pour continuer ses normalisations avec les pays arabes riverains du golfe Persique.

Le président russe Vladimir Poutine et le prince héritier saoudien, Ben Salmane, vendredi 30 novembre, Buenos Aires. ©AFP

Le chroniqueur israélien ne va pas plus loin dans son analyse mais de nombreux commentateurs constatent comment l'affaire Khashoggi a permis aux États-Unis et à Israël de faire de MBS "un pion totalement soumis et aux ordres". " Le peu d'indépendance dont faisait preuve Riyad des Salmane dans certains dossiers n'existe plus et Ben Salmane est désormais prêt à tout pour conserver son pouvoir, font remarquer les commentateurs. 

Le sommet du G20 qui s'est ouvert vendredi 30 novembre à Buenos Aires confirme d'ailleurs cette tendance: " les alliés traditionnels de Riyad ont bien boudé MBS et la photo de famille du sommet s'est même transformée en un colossal désaveu à l'encontre du Saoudien. Même le président Poutine qui a serré chaleureusement la main au jeune Prince au cours du sommet l'a évité pour la pose de cette photo de famille, ce qui fait croire que sa poignée de main avec MBS aurait été plutôt par dépit que par intérêt. Surtout que le président russe se trouve en pleine tension avec l'Occident dans le dossier ukrainien. C'est un fait que l'affaire Khashoggi avait fait de MBS un "pestiféré" que tout le monde évitait. Même le président français connu pour ses liens trop cordiaux avec Riyad a adopté un ton de sermonnaire qui n'a pas échappé à la vigilance des journalistes. Le journal Al-Quds al-Arabi fait remarquer :" MBS a été d'ailleurs le premier dirigeant à avoir quitté le plateau tellement lui a semblé insupportable l'attitude des grands du monde. Juste avant le début du sommet, le président argentin s'était entretenu avec Ben Salmane des plaintes qui venaient à être déposées contre lui pour crime contre l'humanité et crime de guerre ou encore dans le cadre de l'affaire Khashoggi". 

De plus en plus isolé, MBS ira désormais de concession en concession face à l'axe Israël/US, notent les analystes. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV