Les Bahreïnis, dont le pays accueille la cinquième flotte américaine et une base britannique, votaient samedi pour élire un nouveau Parlement, un scrutin qui se déroule sans les principaux groupes d’opposition dont al-Wefaq (chiite), interdits par le pouvoir. Leur absence a suscité des appels au boycott.
Une loi promulguée en juin a interdit aux dirigeants et membres des mouvements dissous Waad et al-Wefaq de se présenter aux élections de samedi.
Le pays entier a été ces dernières années le théâtre de manifestations populaires. Les manifestants dénoncent un simulacre d’élections. Dans les villages d’Abu Saiba et d’al-Chakhura, les protestataires ont mis le feu à des pneus de voiture et signé une pétition qui réclame leur droit à déterminer leur destin.
Les forces de l’ordre ont fait irruption dans le village de Ma’ameer pour réprimer le soulèvement populaire.
Avant le scrutin, au moins six personnes ont été arrêtées et inculpées pour « obstruction au processus électoral », selon le procureur de Bahreïn.
L’un d’eux, Ali Rachid al-Achiri, ancien député d’al-Wefaq, a tweeté que lui et sa famille boycotteraient les élections, selon le Bahrain Institute for Rights and Democracy, basé à Londres.
À Karrana et à Buri, les villageois ont aussi boycotté les élections et exprimé leur soutien aux positions de leurs dignitaires religieux. Ils ont qualifié les élections de « comédie » et souligné qu’ils faisaient fi des menaces du gouvernement.