L’annonce du voyage imminent du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en Algérie a suscité la colère des Algériens.
Le réseau Al-Nahar, affilié au gouvernement algérien, a annoncé que Ben Salmane se rendrait à Alger le 6 décembre et qu’il s’agit de la première visite du prince héritier saoudien dans ce pays.
Mohammed Alal, un journaliste algérien, a écrit sur sa page Facebook : « La nouvelle du voyage de Ben Salmane en Algérie a choqué des dizaines d’Algériens ; du moins ceux que j’ai vus dans les rues et dans les cafés ou ceux dont je suis les posts. »
Un utilisateur a également écrit : « Ben Salmane arrive en Algérie le 6 décembre et on espère qu’il laissera sa scie en Arabie saoudite. »
Un autre utilisateur du nom de Hamza Deeb, se moquant aussi de Washington et d’Alger pour avoir fermé les yeux sur le meurtre de Khashoggi, a écrit : « Si Trump préfère les intérêts de son pays aux droits de l’homme et au sang de Khashoggi, et ce malgré les rapports et le fait que tout ait été éclairci dans ce dossier, il [Trump] garde encore le silence… Et pourquoi ferions-nous passer Khashoggi avant nos intérêts à nous, en lien avec l’Arabie saoudite ? »
Ben Salmane s’est rendu hier, jeudi 22 novembre, aux Émirats arabes unis, la première destination de sa tournée dans six pays arabes : Émirats arabes unis, Égypte, Algérie, Bahreïn, Mauritanie et Tunisie.
Il s’agit de la première visite à l’étranger de Ben Salmane après la révélation du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
L’assassinat de ce journaliste a entraîné une salve de critiques à l’encontre du roi saoudien et du prince héritier de la part de la communauté internationale et d’organisations spécialisées dans la défense des droits de l’homme.
Par ailleurs, des avocats tunisiens appellent aussi à interdire l’entrée de Ben Salmane dans leur pays. À cet égard, le site d’information al-Shar‘ al-Maghribi a écrit en citant des sources informées que 50 avocats tunisiens avaient adressé une requête au pouvoir judiciaire du pays pour demander que la venue de Ben Salmane en Tunisie soit empêchée.
En Égypte aussi, des activistes sur les réseaux sociaux ont lancé un hashtag contre la visite de Mohammed ben Salmane dans leur pays, ce qu'ils qualifient d'ailleurs de grande honte.