Le prince héritier des Émirats arabes unis était mardi 20 novembre à Amman pour parler apparemment du compromis israélo-palestinien. Quelques jours auparavant, la Jordanie avait bloqué un rassemblement, sur son sol, « des individus suspicieux affiliés à Abou Dhabi ».
Quelques jours après le scandale provoqué par l’Institut « Mominoun bila Houdoud », soutenu par les Émirats arabes unis, en Jordanie, le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed a donc effectué une visite à Amman.
Selon l’agence de presse Fars News, le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, est arrivé le mardi 20 novembre pour une visite de quelques heures à Amman où il a rencontré le roi Abdallah II de Jordanie.
Le communiqué publié par la Cour royale de la Jordanie précise que Mohammed ben Zayed Al-Nahyane était venu à Amman pour examiner avec des responsables jordaniens les efforts censés réhabiliter le soi-disant processus de paix entre Israël et l’Autorité autonome palestinienne.
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De même, l’agence de presse jordanienne Petra a annoncé que le roi Abdallah II et Mohammed ben Zayed avaient participé ensemble à une cérémonie organisée au palais al-Husseiniya à Amman, au cours de laquelle la division des forces de réaction rapide jordaniennes a été baptisée « la Force Ben Zayed ». Le roi Abdallah II a également remis à Mohammed ben Zayed la médaille Al-Hussein, la distinction non militaire la plus prestigieuse en Jordanie.
À ce sujet, le site d’information Watan a écrit qu’une fois n’est pas coutume, le prince héritier d’Abou Dhabi a posté sur sa page Twitter plusieurs photos le montrant lors de sa rencontre avec le roi de Jordanie ; un geste, selon les analystes, destiné à détourner l’opinion public du scandale provoqué par un institut soutenu par les Émirats arabes unis et pour suggérer aussi que les relations entre les deux pays sont dans leur état le plus normal.
Mais la visite de MBZ à Amman aurait pu également dissimuler d’autres objectifs plus importants. Les deux pays ont signé un accord d’une valeur de 100 millions de dollars, prévoyant l’investissement des Émirats arabes unis dans les projets de construction et d’urbanisme en Jordanie.
محمد بن زايد يغادر عمّان بعد زيارة رسمية للمملكة الأردنية الهاشمية وكان في وداعه الملك عبدالله الثاني pic.twitter.com/5aTGSbCDL5
— محمد بن زايد (@MohamedBinZayed) November 20, 2018
La visite de Ben Zayed en Jordanie s’est effectuée, alors que quelques jours plus tôt, le lundi 29 octobre, le ministère jordanien de l’Intérieur a empêché la tenue, dans le pays, d’une conférence blasphématoire qu’un institut soutenu par les Émirats arabes unis voulait y organiser.
Le ministère jordanien de l’Intérieur a annoncé avoir pris cette décision pour apaiser de vastes protestations populaires contre l’organisation de cette conférence par l’Institut « Mominoun bila Houdoud ».
D’après le site web asrararabiya.com qui a révélé les liens entre l’Institut « Mominoun bila Houdoud et les Émirats arabes unis, des documents fuités des appareils sécuritaires du gouvernement d’Abou Dhabi disent qu’il s’agit d’un institut de recherches sur l’islam. Mais en réalité, Mominoun bila Houdoud est une organisation active dans le domaine de l’espionnage au service des Émirats arabes unis et dont les activités sont plutôt concentrées sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ajoute le site.
Il y a deux jours, le parlementaire jordanien Mosleh Tarawneh a explicitement affirmé que les Émirats arabes unis seraient impliqués dans un complot visant à porter atteinte à la Jordanie.
L’appareil de contre-renseignement jordanien a trouvé une piste conduisant à un pays arabe qui préparerait un complot contre Amman en utilisant des personnalités jordaniennes, a écrit Mosleh Taraneh dans un tweet.
Insinuant le rôle de Mohammed Dahlan, ancien membre du mouvement palestinien Fatah résidant aux Émirats arabes unis, ce député du parlement jordanien qualifie les membres de cet institut de « menteurs ».
L’un des documents fuités précise que l’appareil sécuritaire émirati a débloqué plus de cinq millions de dollars pour soutenir l’Institut Mominoun bila Houdoud. Et en plus, les Émirats arabes unis seraient prêts à se montrer encore plus généreux, pour financer les missions étrangères de leur organisation d’espionnage.
