Les dirigeants de l’Union européenne ont les moyens de contourner les sanctions américaines, mais la volonté politique reste absente.
Bloomberg est convaincu que les pays européens ont été discrédités sur le dossier des sanctions anti-iraniennes des États-Unis.
La chaîne de télévision Bloomberg a fait paraître le 16 novembre sur son site web un article à propos des tentatives ratées de l’Union européenne, qui avait promis de mettre sur pied un mécanisme réservé aux transactions financières avec l’Iran. « L’Europe a été discréditée, car elle n’a pas réussi à aider l’Iran à bénéficier des avantages de l’accord nucléaire », indique le site web.
Et d’ajouter :
« Les dirigeants de l’Union européenne veulent depuis longtemps qu’elle agisse de manière plus indépendante et qu’elle renforce sa position sur l’échiquier international, mais le fait qu’ils n’aient pas réussi à contourner les sanctions anti-iraniennes des États-Unis prouve qu’ils ne sont même pas proches d’atteindre leur objectif.
Au mois de septembre, la chef de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini a annoncé la décision de l’Union de mettre sur pied un mécanisme spécial pour favoriser les transactions financières avec l’Iran. L’Union européenne espérait pouvoir maintenir l’accord nucléaire après le retrait de l’administration Trump, mais le mécanisme n’est pas encore fonctionnel bien que les sanctions américaines soient déjà entrées en vigueur. »
Selon Bloomberg, « les pays européens ne sont pas encore tombés d’accord sur le pays qui accueillerait le nouveau mécanisme. L’Autriche ne veut pas être l’hôte du mécanisme et elle ne cache pas son désintérêt, d’autant plus que l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni n’ont pas encore réussi à convaincre le Luxembourg d’accepter ce rôle ».
« En réalité, les grands États européens, au lieu d’assumer la responsabilité de cette affaire, préfèrent refiler la patate chaude à leurs voisins moins puissants. Leur motivation est claire : plus un pays est grand, plus est sérieux le risque de provoquer la colère du président Donald Trump », a conclu Bloomberg.