La normalisation des relations avec les monarchies arabes du golfe Persique ne serait-elle pas un stratagème du Premier ministre israélien pour remporter les prochaines élections ?
Sur la scène politique, les signes d’une normalisation des relations entre les pays arabes du golfe Persique et le régime d’Israël sont multiples. De l’aveu d’un spécialiste des questions régionales de la chaîne Al-Mayadeen, Hassan Lafi, cité par Tasnim News, à l’approche des élections législatives, cette manœuvre diplomatique s’apparente davantage à un slogan du programme électoral du leader du Likoud, Benjamin Netanyahu.
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Mais après la démission fracassante d’Avigdor Lieberman, son ministre des Affaires militaires, dénonçant le cessez-le-feu conclu à Gaza, et le retrait du petit parti Israel Beiteinou de la coalition, il flotte un parfum d’élections anticipées dont l’échéance est normalement fixée à novembre 2019. Netanyahu ne dispose plus que d’une majorité d’une voix sur 120 au parlement (Knesset) et doit trancher : prononcer la dissolution, comme il a l’autorité de le faire, auquel cas les électeurs doivent être appelés aux urnes sous 90 jours (ce qui serait un moyen d’étouffer dans l’œuf tous les chefs d’accusation pour corruption présumée qui lui sont imputés) ou tenter de sauver la coalition, au moins pour le moment.
« La question du moment est de savoir pourquoi le parti Likoud dirigé par Benjamin Netanyahu se servirait du dossier de la normalisation de ses relations comme un ticket gagnant aux élections », s’interroge M. Lafi.
Netanyahu est l’homme fort du régime de Tel-Aviv : il a su miser sur l’indignation générale des Israéliens et leur sentiment d’insécurité pour s’octroyer le plus de voix et les faveurs de l’opinion publique. Il est surnommé « l’homme qui a préservé la sécurité » au sein de son gouvernement. Pourtant, son plus grand problème est d’être confronté à l’échec de la plupart des dossiers d’ordre sécuritaire qui sont la priorité de son cabinet.
Or, dans le domaine de la sécurité, il ne détient aucun record qui puisse témoigner de l’efficacité de ses prises de position pour pouvoir s’en servir d’arguments durant sa campagne électorale. C’est ici que le dossier de la normalisation des relations avec les pays arabes du golfe Persique pourrait devenir une bouée de sauvetage remarquable pour le Premier ministre et son entourage. La diffusion des images attestant de l’accueil qui a été réservé aux responsables extrémistes du Likoud dans les somptueux palais des monarques arabes sert à redorer le blason de Netanyahu :
1. Il passe pour la personnalité qui est en charge de créer une nouvelle alliance israélo-arabe face à l’Iran, sous l’aile protectrice de Washington. Son discours démagogique poursuit alors un but précis, celui de devenir la personne qui influence les décisions de l’administration Trump à propos de l’Iran.
2. Le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël veut faire croire que le règlement du conflit israélo-palestinien n’est plus un prétexte au rétablissement de ses relations avec le monde arabe, mais que leurs coopérations régionales sont plus centrées sur les questions d’ordre sécuritaire, le terrorisme et l’économie. La reprise de ces coopérations serait utilisée comme un levier de pression sur les Palestiniens pour qu’ils renoncent eux-mêmes au peu de droits nationaux qui leur est octroyé.
3. La coordination et l’entente grandissante entre le gouvernement de Netanyahu et les monarchies du golfe Persique ont été rendues publiques lors du récent voyage du Premier ministre israélien et de sa délégation à Oman. Netanyahu tente de discréditer la thèse régnante au sein des institutions militaires qui dit qu’« Israël n’a pas de frontière commune avec l’Iran, mais l’Iran en a une avec Israël ».