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La situation déplorable des travailleurs pakistanais en Arabie saoudite

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a été accueilli le 19 septembre par le roi Salman à Riyad. ©AFP

Il y a quelque temps le PM pakistanais se rendait à Riyad. Sa première visite a été suivie presque aussitôt par une seconde visite, toutes les deux gracieusement payée. Riyad a débloqué une somme équivalent à 6 milliards de dollars à l'adresse d'Islamabad qui malgré cela, a apposé une fin de non recevoir à sa participation à l'offensive de Hudaydah. Une question se pose : Riyad est-il l'ami  du peuple pakistanais? 

Les familles des travailleurs pakistanais emprisonnés en Arabie saoudite qui attendent leurs proches, pour certains depuis plus de 10 ans, ont appelé lundi le Premier ministre Imran Khan à entamer le dialogue sur la libération de ces derniersElles étaient venues dans la capitale depuis Mardan, Muzaffarabad, Peshawar et d’autres villes pour exhorter Imran Khan à traiter de la question avec l’Arabie saoudite afin que les Pakistanais puissent être rapatriés chez eux, a rapporté l’agence de presse iranienne Fars News.

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Selon les familles, ces travailleurs abandonnés à leur sort, ont pendant des années contribué aux finances publiques. Ils sont pour la  plupart les pères de familles et constituent des piliers de soutien émotionnel et financier à  leurs proches. Mais le Pakistan n'a pas de politique en vertu de laquelle l'État puisse fournir un soutien juridique à ses citoyens, ce qui oblige les Pakistanais de l'étranger à faire appel à des avocats fournis par les États où ils sont emprisonnés. Ils n’ont pas non plus d’interprètes lors de leurs procès.

Selon les familles contestataires, certains prisonniers sont dans les prisons saoudiennes, sans qu’aucune charge soit retenue à leur encontre. Ils risquent d’être décapités à tort par le gouvernement saoudien.

Cette crainte est accentuée par le fait que les autorités saoudiennes ont entamé il y a peu une opération systématique pour collecter des informations sur le compte des prisonniers pakistanais qui doivent être exécutés, ce qu laisse craindre que leur exécution soit bien proche. 

Les familles ont surtout reproché au Premier ministre pakistanais d’avoir concentré sa visite en Arabie saoudite sur l'aspect pécuniaire des liens Riyad-Islamabad au lieu d’essayer de finaliser l’accord de transfert de prisonnier avec Riyad auprès duquel s’est engagé le gouvernement en mars dernier.

Plus de 3 000 Pakistanais sont actuellement emprisonnés en Arabie saoudite dont 80 ont été exécutés sous l’ordre de Riyad depuis décembre 2014.

Parmi les travailleurs pakistanais, plus de 10 000 n’ont pas reçu de salaire depuis 9 mois. La date échéance de leur séjour sur le sol saoudien touche bientôt à sa fin mais faute de paiement, ils ne parviennent pas à financer leur retour. D’autant qu’en cas de protestation, ils risquent la prison. Frappé par la récession due aux politiques menées par Riyad en vue de baisser le prix du pétrole dans les marchés mondiaux, certaines sociétés saoudiennes de construction ont même procédé à l’expulsion des travailleurs pakistanais. L'Arabie saoudite est-elle réellement un ami du Pakistan? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV