Voici enfin qu'après un blocus paralysant et plus de sept années d'une guerre financée par les États arabes et appuyée par les armes américaines et européennes, la Syrie peut se sentir fière de sa fabrication locale. D’après l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, cela prouve que les problèmes n’ont pas retiré la joie de vivre aux Syriens et que malgré tout, le gouvernement syrien a su préserver ses capacités en matière de gestion des affaires intérieures.
Des milliers de Jordaniens se déplacent ces jours-ci vers le passage frontalier de Nassib pour aller retrouver leurs proches en Syrie, et peut-être pour faire le tour des petits marchés qui offrent toutes sortes de produits en passant par les aliments aux combustibles. Et il faut le dire, le tout se vend à des prix beaucoup moins chers qu’en Jordanie, constate Abdel Bari Atwan.
« Des deux côtés du passage de Nassib, une nouvelle vie semble avoir ranimé le commerce ; parmi les vendeurs de produits locaux, l’on remarque même d’anciens rebelles. Le drapeau des rebelles qui était hissé au poste-frontière a donné sa place au drapeau national syrien. Cela montre à quel point la situation a changé depuis que les forces syriennes, soutenues par l’armée russe, ont libéré de vastes zones dans le sud du pays, leur dernier acquis étant la libération de plus d’une quinzaine d’otages de Soueïda, détenus par Daech. »
D’après l’éditorialiste de Rai al-Youm, comme beaucoup d’autres arabes en Orient aussi bien qu’en Occident, les Jordaniens éprouvent un sentiment d’amour et de sympathie particulier envers la Syrie. Non seulement parce qu’ils y voient leur mère patrie de l’avant-Sykes-Picot, mais aussi parce que la Syrie représente une forteresse ayant résisté et résistant toujours face aux complots américano-israéliens en vue d’un démembrement de la région. Symbole de résistance et d’arabité, la Syrie reste, selon Abdel Bari Atwan, le seul pays limitrophe avec la Palestine occupée à n’avoir pas signé les accords de paix avec le régime israélien ni normalisé ses relations avec ce régime.
Bien que la Syrie et la Jordanie n’aient pas encore envoyé de représentant dans leurs ambassades respectives, les relations entre les deux peuples voisins sont à leur meilleur état et les va-et-vient des deux côtés de la frontière, malgré les routines sécuritaires, le confirment, ajoute Rai al-Youm.
Un grand nombre d'étudiants sont annuellement diplômés des universités syriennes qui ont préservé un niveau éducatif élevé.
Un célèbre médecin irakien effectuant régulièrement des visites à Damas a déclaré au journal Rai al-Youm que les hôpitaux syriens offrent des services de très bonne qualité et qu’il leur arrive même d’offrir des services de santé gratuits aux patients venus de pays arabes voisins.
La joie des Jordaniens de redécouvrir la Syrie de l’après-guerre est un signe positif prouvant les profonds liens de bon-voisinage. Le pas suivant consisterait sans doute dans le retour de plus d’un million de réfugiés syriens qu’a accueillis la Jordanie, conclut l’auteur de l’article.