Le Qatar et Israël ont convenu d’entamer les préparatifs pour la construction d’une route maritime entre la bande de Gaza et la République de Chypre sous supervision internationale et sous la « surveillance sécuritaire israélienne », a rapporté le samedi 10 novembre le journal libanais Al-Akhbar. Selon le quotidien, les 15 millions de dollars octroyés par le Qatar pour payer les arriérés de salaire des fonctionnaires à Gaza s’inscrivent dans ce même sens.
Alors que les militaires israéliens tiraient sur les Gazaouis, réunis dans le cadre du 33e vendredi de colère, Israël a autorisé l’ambassadeur du Qatar à Gaza, Mohammed al-Emadi, à franchir le point de passage entre Israël et Gaza. Mais il n’a pas été accueilli à bras ouverts par tous les groupes palestiniens.
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Au total, ce sont 90 millions de dollars qataris qui doivent être distribués en six tranches mensuelles de 15 millions, selon le Hamas, principalement pour payer au moins partiellement les fonctionnaires du mouvement palestinien. Cette tentative est dénoncée comme étant destinée à séparer administrativement la Cisjordanie de Gaza.
Est-ce une capitulation ?
Le plan qatari aura toutefois du mal à avoir raison de la Résistance palestinienne : le chef du bureau politique du Hamas, Yahya Sinouar, a rejeté tout lien entre l’aide financière du Qatar et l’accord de cessez-le-feu avec le régime d’Israël. « Les manifestations dans le cadre de la Marche du grand retour continueront. La barrière qui sépare Israël [les territoires occupés palestiniens, NDLR] de Gaza depuis 11 ans est en passe de s’effondrer », a-t-il fait savoir.
Un autre haut membre du Hamas avait auparavant déclaré que la levée du blocus de Gaza signifiait la construction d’un port à Gaza. « Les Palestiniens ont réellement besoin d’une voie maritime pour renouer avec l’étranger. La mer Méditerranée est notre seule issue vers le monde extérieur et nous demandons le tracé d’une route maritime sous la supervision de l’ONU », a-t-il indiqué.
À l’heure où les monarchies du golfe Persique tentent de normaliser en vrac leurs liens avec Israël, le fait de relier Gaza à Chypre, l’un des principaux sites de l’OTAN en Méditerranée, est significatif.
