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Karabakh : Bolton a proposé la formation d’une base américaine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Haut-Karabakh. ©AFP

La récente visite du conseiller pour la sécurité nationale du président des États-Unis, John Bolton, en Arménie a été une occasion pour ce dernier de mettre les points sur les i : Bolton a interdit à Erevan de prendre part à la guerre en Syrie et a évoqué avec son hôte l'idée de créer une base militaire dans la région qui fait depuis des décennies l'objet du litige avec Bakou, à savoir le Haut-Karabakh. La réponse d'Erevan n'est pas pour l'heure connue mais les analystes voient à travers l'idée d'une base US à créer dans le Haut-Karabakh une manœuvre anti-iranienne et anti-russe, le pays étant un partenaire de la Russie et très proche de l'Iran. Pour le reste, ce haut-lieu de litige avec Bakou qui est majoritairement peuplés par les Arméniens pourraient bien servir les intérêts divisionnistes de Washington.

« Ce qui s'est passé en mai 2018 en Arménie et qui s'est soldé par l'arrivée au pouvoir de Nikol Pachinian n'a eu rien moins qu'une révolution de velours. Il a été dirigée par les États-Unis. Mais aujourd’hui on entend dire que le changement du pouvoir n’avait rien à voir avec les Américains. Or ce n’est pas du tout le cas. Pour faire pression sur l’Iran, les États-Unis avaient besoin d’un gouvernement arménien qui puisse leur permettre de créer une base dans la région. À cet effet, les États-Unis ont multiplié leurs activités en matière de règlement du conflit du Haut-Karabakh. Washington a ses propres plans: il a l’intention de déployer ses forces dans la région, au nom de la restauration de la paix. On ne sait pas si Erevan acceptera ou pas cette proposition. Mais ce qui est sûr, c’est que Bolton a évoqué ce projet lors de sa visite », a souligné le directeur général de l'Institut pour la coopération entre les pays riverains de la mer Caspienne (Institute for Caspian Cooperation) cité par le site internet azerbaïdjanais Virtualaz.org.

John Bolton, a effectué le 30 octobre une visite officielle à Erevan après une brève escale à Moscou pour rencontrer le président russe, Vladimir Poutine. Bolton a commencé sa visite en rencontrant le Premier ministre arménien à Erevan; ils discuteraient d'un certain nombre de sujets, y compris le différend du Haut-Karabakh et la guerre de Syrie. En entendant parler de la prochaine mission humanitaire de l’Arménie en Syrie, le responsable américain a mis en garde le Premier ministre arménien contre toute implication militaire dans le pays.

Mais ce volet anti-iranien de la politique US exprimé par Bolton en Arménie se complète aussi d'un autre volet, là plutôt anti-russe. En effet, le chargé d’affaires de l’ambassade américaine à Bakou, William Gill, a déclaré devant des journalistes à Barda (ville d'Azerbaïdjan) que les pourparlers avaient été accélérés en vue de la résolution du conflit du Haut-Karabakh et qu’il était d’avis qu’en accélérant le dialogue les deux parties pourront trouver un terrain d’entente.

En ce qui concerne la proposition faite par Bolton à Bakou et à Erevan d’acheter des armes américaines au lieu d’acheter des amers russes, Stephen Blank, membre scientifique du Conseil des relations étrangères des États-Unis a déclaré devant les médias arméniens: « Apparemment les portes du Caucase du Sud ont été ouvertes aux États-Unis et Washington à l’intention d’affaiblir, en sa faveur, la présence des Russes dans la région. Il est trop prématuré d’en parler. » 

« Auparavant, les États-unis critiquaient la Russie pour avoir vendu des armes aux deux pays belligérants dans le Caucase du Sud. Mais actuellement la politique de l’administration Trump ne diffère guère de la politique dite impérialiste de Poutine. La politique de Trump est fondée sur les intérêts commerciaux et non pas sur des valeurs [humaines]», a rapporté le site internet, Yeni Müsavat. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV