Au sommaire :
– La Macédoine devient une « démocratie » à l’américaine
Le Parlement macédonien a adopté à la majorité qualifiée le principe d’une modification constitutionnelle autorisant le changement de nom de la République et son adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne. Le scénario a été minutieusement préparé par les ambassadeurs US à Skopje, Jess L. Baily (qui a supervisé l’entrée en guerre de la Turquie contre la Libye et la Syrie), et à Athènes, Geoffrey R. Pyatt (qui organisa le coup d’État de 2014 en Ukraine et la scission de l’Église orthodoxe en 2018), et mis à exécution et suivi sur place par le directeur du département d’État pour les Balkans, Matthew Palmer. L’ambassadeur Baily et l’assistant adjoint du secrétaire d’État étaient présents dans les locaux du Parlement lors du débat et du vote. À l’issue du vote, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’une garde rapprochée était accordée à chacun des parlementaires ayant voté pour le changement de nom et l’adhésion à l’OTAN et à l’UE.
– Vers une guerre sino-américaine ?
Une possible guerre entre les États-Unis et la Chine pourrait éclater dans 15 ans, a mis en garde le lieutenant-général Ben Hodges, prenant la parole lors du Forum de la sécurité de Varsovie. Selon le militaire américain, « les États-Unis ont besoin d’un pilier européen très fort. Je pense que dans 15 ans — mais ce n’est pas une fatalité —, il est très probable que nous soyons en guerre contre la Chine » et « les États-Unis n’ont pas la capacité de faire tout ce qu’ils ont à faire en Europe et dans le Pacifique pour faire face à la menace chinoise ». D’après lui, les États-Unis continueront à investir « ici en Europe » et à s’entraîner, « dans l’éventualité que d’ici 10 ou 15 ans, nous devions nous battre dans le Pacifique ».
– Gaz : l’Allemagne cède aux États-Unis
Selon le Wall Street Journal, Angela Merkel a donné son accord au co-financement par l’État allemand d’un terminal méthanier qui pourrait accueillir le gaz liquéfié américain. Le quotidien y voit l’œuvre de Trump et un tournant « stratégique ». Le quotidien américain voit dans le geste de la chancelière « une concession importante au président des États-Unis ». Depuis plusieurs années, les États-Unis ont d’ailleurs annoncé qu’ils feraient tout pour faire capoter le projet Nord Stream 2 et sont allés jusqu’à menacer de sanctionner les entreprises qui y participent, parmi lesquels le français Engie, déjà partenaire sous le nom de GDF Suez du premier gazoduc Nord Stream. En effet, le terminal américain de Sabine Pass, dans le golfe du Mexique, administré par la société texane Cheniere, est entré en service au début de l’année 2016 et devrait être suivi de plusieurs projets ambitieux qui font le pari de la conquête d’une clientèle européenne. Aussi le Wall Street Journal veut voir dans la décision d’Angela Merkel un « choix stratégique », même si on ne sait rien de l’implication réelle que le gouvernement allemand décidera d’avoir dans un projet réputé non rentable. En effet, le gaz américain revient encore environ 25 % plus cher que le gaz russe. Enfin, ce projet verrait le jour au plus tôt d’ici une dizaine d’années.
– Davos du désert : pour qui sonne le glas ?
Le retrait des principaux sponsors et orateurs de la conférence du « Davos du désert » semble correspondre à une mise à l’écart prochaine de MBS par les Occidentaux. En effet, la session 2018 du Future Investment Initiative, dont la date d’ouverture était le 23 octobre 2018 à Riyad et qui était destinée à devenir annuelle, est compromise à la suite de l’assassinat de Jamal Khashoggi. Lors de la session 2017, le prince héritier Mohammed ben Salmane (dit « MBS ») avait présenté le projet Neom : la création d’un paradis fiscal en mer Rouge pour l’élite de la planète. Il avait également annoncé un futur abandon du wahhabisme. Durant l’année écoulée, le projet Neom a été confié à Klaus Kleinfeld, un des administrateurs du Groupe de Bilderberg. Il a été étendu à la rive occidentale de la mer Rouge avec l’aide de l’Égypte ; Israël devait en assurer la sécurité. Aucun signe d’abandon du wahhabisme n’a cependant été rendu public. Seulement, le Conseil de famille restreint des Saoud se réunit secrètement depuis quelques jours pour réviser une nouvelle fois la règle de succession au trône.
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