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Affaire Khashoggi : le clan saoudien pourra-t-il sauver sa peau?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire à la Défense, James Mattis (G), et le prince héritier, Mohammed ben Salmane. ©AFP

Alors que le président US vient de lâcher Mohammad ben Salmane (MBS) pour éviter un « crash certain » lors des élections de mi-terme, surtout depuis que les médias évoquent la piste de son gendre Jared Kushner dans l’assassinat de Khashoggi, une question est sur toutes les bouches : MBS parviendra-t-il à se tirer d’affaire ? Le clan au pouvoir à Riyad traverse une crise existentielle qui menace sa survie, estime l’éditorialiste de Rai al-Youm

Dans une nouvelle note publiée par le quotidien Rai al-Youm, l’analyste arabe Abdel Bari Atwan aborde les dernières évolutions de la crise liée à l’affaire Khashoggi, ce journaliste assassiné dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul, et il écrit :

« Les propos des officiels Saoudiens qui ont reconnu l’assassinat de Jamal Khashoggi sont pleins d’ambiguïtés et de contradictions et reflètent une vaine tentative de gagner du temps. C’est pourquoi cette nouvelle prise de position saoudienne a ravivé les soupçons, si bien que les appels à faire la lumière sur ce dossier ont été multipliés.

L’interpellation de 18 individus soupçonnés d’être impliqués dans ce crime et la révocation de cinq autres de leurs postes, dont Ahmed al-Assiri, directeur adjoint de l’unité du renseignement du royaume ainsi que Saud al-Qahtani, conseiller à la cour royale saoudienne, s’inscrivent dans le cadre des efforts censés redoubler d’efforts afin de trouver un bouc émissaire pour lui faire endosser la responsabilité de ce crime et détourner l’opinion publique mondiale du principal auteur de ce meurtre, qui n’est autre que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

Le major général al-Assiri, directeur adjoint de l’agence de renseignement saoudien ne pourra jamais commettre ce crime sans le feu vert de Mohammed ben Salmane. Saud al-Qahtani, conseiller à la cour royale saoudienne, s’est implicitement dédouaner de la responsabilité de ce meurtre sur son compte Twitter, en disant : “Je n’exécute que des ordres du roi et du prince héritier d’Arabie saoudite.”

Il va de soi que l’aveu officiel de l’Arabie saoudite ne suffit pas à clore cette affaire scandaleuse.

Grâce aux contrats d’achat d’armes, les dirigeants saoudiens ont réussi à surmonter la crise des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Mais il leur est difficile de traverser la “crise de Khashoggi”, car elle s’est transformée en un problème aussi bien à l’intérieur des États-Unis que sur l’échiquier mondial. Elle est également devenue un point sur lequel diverses parties adverses convergent, si bien qu’elle influera indubitablement sur les prochaines élections de mi-mandat de novembre prochain.

Qui s’imaginait que CNN et Fox News, respectivement le détracteur et l’allié de Trump, se positionneraient sur un même front au sujet de la disparition du chroniqueur du Washington Post ?

Lire aussi: Arabie : le processus du limogeage de MBS a déjà commencé à Riyad (Atwan)

Le président américain, Donald Trump veut profiter de l’affaire de Khashoggi pour arracher plus que jamais des concessions judiciaires et financières au régime de Riyad. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV