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Affaire Khashoggi: la France boycotte le Forum économique de Davos

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Après avoir, dans un premier temps, menacé Riyad de punitions sévères, Donald Trump n'a cessé d'adoucir ses propos rappelant combien les États-Unis avaient besoin de leur allié saoudien. ©NYT

Après maintes tergiversations et un assez long silence, la France a demandé avec ses deux paires européens des éclaircissements sur l'assassinat du journaliste Khashoggi, très probablement mis à mort sur l'ordre du prince héritier saoudien, MBS. De nombreux analystes ont critiqué non sans raison ce silence et ces réticences "politiquement corrects" de Paris qui tout comme dans le cas yéménite, renvoient, en effet, aux intérêts pécuniaires de basse gamme, l'État français étant l'un des premiers fournisseurs d'armes à Riyad. Mais l'affaire Khashoggi commence à prendre une mauvaise tournure et il était grand temps que la "Macronie" réajuste sa position. Le Figaro qui a vu le vent tourner, en est même à délaisser son discours pro-MBS et à informer ses lecteurs de la formation d'une "instance" à Riyad chargée de nommer Khaled, le frère cadet de MBS à sa succession. Signe de ce détournement de tendance, le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi qu'il ne se rendrait pas à la deuxième édition du Forum économique baptisée « Davos du désert », prévu du 23 au 25 octobre à Riyad. Il est vrai que l'événement a été boycottée par de nombreux invités, depuis la disparition du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi après sa visite du consulat saoudien à Istanbul.

« Je n'irai pas à Riyad la semaine prochaine. Les conditions ne sont pas favorables pour le moment », a-t-il déclaré sur Public Sénat avant d’ajouter: « Il y a des faits qui sont graves, toute la lumière doit être faite et donc je ne me rendrai pas à Riyad la semaine prochaine. »

La conférence sur l'investissement étranger en Arabie saoudite, dans le cadre du Forum économique de Davos, est un projet qui pourrait rapporter au prince héritier plusieurs milliards de dollars.

Les médias locaux sont déjà familiers avec l'hôtel où se tiendra le Forum: le Ritz-Carlton où des dizaines de princes saoudiens accusés de corruption financière avaient été prisonniers.

La présidente du FMI, Christine Lagarde, a également déclaré mercredi qu'elle ne participerait pas au Forum de Riyad. 

Après les patrons de plusieurs grandes sociétés américaines telles que Google, le constructeur automobile Ford, JPMorgan et Uber, les banques HSBC, Standard Chartered et Credit Suisse, Christine Lagarde est l'une des personnalités les plus importantes à avoir annulé sa venue à Riyad.

L'affaire Khashoggi ne cesse de compliquer les relations de l’Arabie saoudite avec le reste du monde. Les accusations portées sur Riyad et la personne même du prince héritier Mohammed ben Salmane se font de plus en plus oppressantes, en particulier de la part des autorités turques qui pensent que le journaliste saoudien a été tué à l'intérieur du consulat par une équipe d'agents venus de Riyad.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV