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Washington et Londres boycottent la conférence économique de Riyad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane signe avec Klaus Kleinfeld un accord le 24 octobre 2017 au sujet de NEOM. ©AFP

À en croire des sources bien informées, il est possible que le secrétaire américain au Trésor et le secrétaire d'État britannique au Commerce international n’assistent pas à une conférence économique dédiée aux investissements, et organisée du 23 au 25 octobre à Riyad. La raison? La disparation et à plus forte raison, l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Aux dernières nouvelles,  la Bourse saoudienne plonge de 5% et efface tous ses gains de 2018, selon l'AFP. 

En effet, cette conférence baptisée "Davos du désert" devrait ouvrir grand les portes du royaume au monde des affaires dans le cadre du projet quasi science-fictionnel de MBS, Neom. Un projet que Khashoggi qualifiait de "mégalomane" et pour lequel le prince héritier s'est lancé depuis plus de trois ans à une chasse folle de dissidents et de leur fortune. 

La disparition du journaliste saoudien critique envers Riyad dans un pays étranger, a non seulement impacté politiquement le royaume, mais risque d'avoir des conséquences économiques, les États-Unis et la Grande-Bretagne ayant décidé de boycotter "Davos du désert".

Le journaliste saoudien critique du pouvoir n'a plus donné signe de vie depuis le 2 octobre, jour de sa visite au consulat saoudien d'Istanbul où il venait chercher des documents pour son mariage à venir.

Alors que certains parlent du boycott médiatique de la conférence économique de Riyad, présidée par le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, des sources diplomatiques ont confié à la BBC que le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et le secrétaire d'État britannique au Commerce international Liam Fox ne prendraient probablement pas part à cette réunion économique.

Dans une précédente intervention, Steven Mnuchin avait dit qu’il se rendrait à Riyad conformément à l’agenda prévu, sans toutefois rejeter un changement de programme lié au dossier de Khashoggi. D’autre part, le porte-parole du bureau de Liam Fox a déclaré que le secrétaire d’État au Commerce international n’a pas encore finalisé sa visite à Riyad. Bref, relèvent les analystes, en moins d'une semaine, le vent commence tourner contre le régime des Saoud. 

De nombreux analystes relèvent la quasi coïncidence de cette disparition au chantage à peine voilé de Donald Trump à l'adresse du royaume. En l'espace d'à peine dix jours, le président américain en campagne électorale, a appelé à quatre reprise le royaume de Salmane de se montrer plus "généreux" s'il ne veut pas connaître l'effondrement. Donald Trump n'a pas exclu non plus samedi l’idée que Riyad soit responsable de l’assassinat du journaliste saoudien et a prévenu, lors d’un entretien à CBS, que si tel était le cas, il y aurait « un châtiment sévère ».

« Pour le moment, ils démentent [leur implication] et la démentent vigoureusement. Est-ce que ça pourrait être eux ? Oui ! », a estimé le président américain dans un entretien accordé à la chaîne CBS citée par Sputnik. « Nous avons l’intention d’aller au fond des choses, et la punition sera sévère », a-t-il promis.

Trump a toutefois écarté tout gel de liens commerciaux avec Riyad, super client des armes létales américaines. Loin de Trump donc l'idée de suspendre le commerce d’armement avec l’Arabie saoudite car "une telle décision sera une punition contre le peuple américain et non l’Arabie saoudite" !

La disparition de Jamal Khashoggi arrive au pire moment : après avoir pendant plus de 3 ans travaillé à l'image de MBS et cherché à le présenter sous les dehors d'un réformiste, quitte à masquer les atrocités commises sur son ordre contre le peuple yéménite, les alliés occidentaux sont forcés de revoir leur copie et de mettre en veilleuse leur campagne pro-MBS. 

Riyad continue à bloquer à l'heure qu'il est l'enquête que mène la police turque : la police turque qui dit avoir trouvé le cadavre du journaliste ou ses parties, cherche à avoir accès aux locaux du consulat saoudien à Istanbul. Sa tâche serait exponentiellement facile si les autorités saoudiennes consentent à remettre l’enregistrement des caméras (ce qui va bien montrer les activités à l’intérieur même du bâtiment) ou bien la présentation des quinze membres du commando qui serait directement impliqué dans la disparition.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV