TV
Infos   /   A La Une   /   Moyen-Orient   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

L'Arabie n'est un grand client de la France dans aucun domaine (Macron)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Deux Rafale français. ©AFP

Alors que le gouvernement français est critiqué de toutes parts pour la vente d'armements aux pays impliqués dans la guerre au Yémen notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, le chef de l’État français déclare que l’Arabie saoudite n’est un grand client de la France dans aucun domaine.

Le président français Emmanuel Macron a souligné qu’ « il est faux de dire que l’Arabie saoudite est un grand client aujourd’hui de la France dans quelque domaine que ce soit. Ça n’est pas le cas. »

« Nous avons avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis un partenariat de confiance dans la région qui est important, qui n’est pas commercial, qui est stratégique. Et je le dirais qu’il est plus encore avec les Émirats arabes unis. Nous avons comme vous le savez une présence militaire importante. Ce n’est pas des intérêts commerciaux, c’est l’État français en tant qu’État souverain, parce que nous partageons des intérêts communs dans la région parce que la stabilité de la région nous importe, parce que la lutte contre le terrorisme se fait aussi avec ces États », a encore prétendu M. Macron cité par l’AFP.

Interrogé sur les critiques des ONG accusant Paris d’avoir équipé Riyad et Abou Dhabi d’armes et d’équipements militaires qui ont été utilisés dans la guerre contre les Yéménites, le président français a prétendu : « La France a une politique extrêmement rigoureuse en la matière avec une commission interministérielle de contrôle des armements, qui est présidée par le Premier ministre. Nous ne faisons pas partie des fournisseurs sur ces matières-là, de l’Arabie saoudite justement sur ce conflit», a déclaré M. Macron.

Et ce alors qu'un dernier rapport du journal Humanité a révélé qu'« au cours de ces dernières décennies, l’Arabie saoudite a toujours été le deuxième principal acheteur d’armements français. Entre 2007 et 2016, elle a signé plusieurs contrats d’achat d’armes et d’équipements militaires d’un montant de 12 milliards de dollars avec la France ». 

Et d’après les données de Wikileaks, la vente de chars français aux Émirats arabes unis, ceux-là même actuellement utilisés dans la guerre au Yémen, s’est accompagnée du versement de 200 millions de dollars d’argent noir sur des comptes situés dans des paradis fiscaux, relate le site Mediapart.

Les allégations du président français interviennent alors que d’après le dernier rapport datant du juillet 2018 sur les exportations d’armements, les prises de commandes saoudiennes auprès de l’industrie française de défense ont atteint 11,13 milliards d’euros sur la période 2008-2017, soit 2 milliards de plus par rapport à celles passées par l’Inde. En clair, au cours de ces dix dernières années, l’Arabie saoudite arrive en seconde position, devant le Qatar, l’Égypte et le Brésil.

À titre de comparaison, les prises de commandes constatées durant la même période n’atteignent pas les 6 milliards d’euros au niveau des pays de l’Union européenne.

En 2017, le Proche et le Moyen-Orient ont représenté 60% des commandes passées auprès des industriels français de l’armement. Le Koweït arrive en tête (1,1 milliard), suivi par le Qatar (1,08 milliards), les Émirats arabes unis (701 millions) et l’Arabie Saoudite (626 millions).

Selon un bilan fournit par le ministère français des Finances, les exportations civiles de Paris à Riyad en 2017 ont connu une hausse de 8.8% pour atteindre les 4.51 milliards d’euros.  

S’attardant sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashogii, M. Macron a déclaré : « Je ne vais pas tirer des conclusions d’une affaire dont je n’ai pas les prémices. Je fais les choses dans le bon ordre. Et en fonction des éléments qui seront établis, qui seront analysés, vérifiés par nos services, j’aurai à ce moment-là une position à prendre. Je ne vais pas aujourd’hui tirer des conclusions hâtives d’une situation dont ce qu’on nous annonce est grave mais dont je ne connais pas les détails. »

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV