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Le Maire : « Les États européens doivent soutenir Israël face à l’Iran »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le PM israélien, Benjamin Netanyahu, et le président français, Emmanuel Macron. ©AFP

Incapable de défendre ses propres intérêts face à une Amérique qui lui impose taxes, sanctions extraterritoriales et frais d’entretien des troupes militaires, l’Europe s’acharne, impuissante, sur l’Iran.

Ainsi le petit Royaume de Belgique vient d’accuser un diplomate iranien de tentative d’attentat contre le meeting du juin dernier à Villepinte des Moujahedines du peuple, une milice armée qui appelle à la guérilla en Iran et que la France accueille le plus tranquillement du monde sur son territoire. Une milice qui figurait jusqu’en 2009 sur la liste noire de l’UE et qui revendique des milliers d’assassinats aussi bien en Iran qu’en Irak.

Seul hic : le dossier à charge que retient la Belgique contre le diplomate iranien ne contient aucune preuve digne de ce nom. Seulement quelques suppositions fournies à la police belge et à ses comparses français et allemand par le très fiable service du renseignement israélien, le Mossad ! La réaction iranienne n’a pas tardé : le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur allemand dont le pays, chose étrange, continue à résister du mieux qu’il peut au chantage US qui vise, comme on le sait, le commerce avec l’Iran. 

Le diplomate Assadollah Assadi, en poste à l’ambassade d’Iran à Vienne, avait été interpellé en Allemagne début juillet dans le cadre de l’enquête sur le prétendu projet d’attentat de Villepinte. Le mardi 9 octobre, l’intéressé a été remis à la Belgique qui n’a pas tardé à l’accuser, ouvrant ainsi la voie à son introduction en justice. La Belgique devient donc le deuxième pays européen pro-accord nucléaire à s’embrouiller avec l’Iran. Et ce n’est pas tout. 

À peine une semaine après que la France a accusé l’Iran d’avoir tenté de mener des attentats terroristes sur son sol, quitte à geler les avoirs iraniens pour une durée de six mois, le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, connu pourtant pour ses coups de colère anti-US et son indignation face à l’omnipotence économique de Washington, a pris la parole à Paris devant la Conférence des amis d’Israël et il a cru bon de lancer ceci : « Les États européens doivent soutenir Israël face à l’Iran. » Le Maire a également insisté sur le fait que Paris est contre le boycott des produits israéliens avant de souhaiter un renforcement des liens commerciaux avec Israël.

Des propos de Le Maire, on croit comprendre ceci : défendre les intérêts israéliens face à l’Iran veut dire très clairement que la France, dirigée par le clan « Macron », cherche à s’impliquer davantage dans les conflits qui opposent Israël à l’axe de la Résistance : comme dans le cas de la destruction de l’Il-20 en Syrie où la participation française a été vaguement évoquée par des sources russes, mais tue par la suite pour cause de considérations géostratégiques. Défendre Israël face à l’Iran veut dire aussi que la France est prête, le cas échéant, à soutenir une action militaire israélienne contre l’axe de la Résistance en général et l’Iran en particulier. La France pourrait donc ainsi bombarder des « milices pro-iraniennes » en Irak, comme ne cesse de le promettre Netanyahu. 

Reste à savoir dans quelle mesure un scénario aussi apocalyptique pourrait servir les intérêts du peuple français. Depuis que BP bénéficie, à la faveur du soutien US, des exemptions pour poursuivre ses activités dans le secteur du pétrole iranien, il devrait y avoir de nombreuse voix en France qui se demandent : pourquoi les Américains n’en ont-ils pas fait autant pour la France ? Cette question est aussi celle que se posent une bonne partie de l’opinion musulmane qui voit l’exécrable et aveugle alignement de la France sur Israël. À propos, le ministre Le Maire qui s’indignait il y a peu de la tyrannie économique des USA, vient de lancer : « Lorsque j’ai rencontré le Premier ministre Benyamin Netanyahu, nous avons convenu de doubler le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Cela signifie donc qu’il n’y aura pas de boycott français des produits israéliens », comme pour lancer un pied de nez à tous ces Français depuis si longtemps membres du mouvement BDS. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV