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Sanctions US contre l’Iran, occasion pour l'Europe de finances de se sauver de l'emprise américaine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Banque centrale européenne, à Francfort. ©AFP

Le ministre français des Finances a qualifié les sanctions imposées à Téhéran par Washington d’opportunité que les pays européens doivent saisir pour devenir autonomes financièrement vis-à-vis des États-Unis.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a considéré ce vendredi 5 octobre les sanctions américaines contre l’Iran comme une occasion pour les pays européens de créer des instances financières indépendantes, a rapporté Reuters.

« Je pense que l’issue de la crise iranienne sera une occasion pour l’Europe de créer ses propres institutions financières indépendantes afin que nous puissions commercer avec tous ceux que nous voulons », a déclaré Le Maire à la tribune d’une conférence en Slovaquie.

« Il ne revient pas aux États unis de décider si nous avons ou pas le droit de faire du commerce avec l’Iran », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. ©SIPA

Le 8 juin dernier, Donald Trump, président américain, a retiré de manière unilatérale son pays de l’accord sur le nucléaire iranien. Par la suite, le département du Trésor a annoncé que les sanctions nucléaires qui avaient été levées en vertu de cet accord seraient rétablies en deux étapes.

Le 6 août 2018, le président Trump a signé un décret réinstaurant un certain nombre de sanctions à l’encontre de l’Iran, en affirmant chercher à imposer une « pression économique maximale » sur la République islamique. La deuxième partie des sanctions doit être rétablie le 4 novembre. Ce décret a provoqué un tollé à travers le monde. À l’exception d’Israël et de certains États arabes, la communauté internationale s’y est opposée.

Après leur retrait, les États-Unis ont lancé une campagne tous azimuts pour faire pression sur l’Iran en tentant de rallier à leur cause les autres pays et en les appelant à soutenir les sanctions unilatérales contre l’Iran.

Il y a peu, l’UE a activé la loi dite « de blocage » qui a été adoptée par le bloc en 1996 pour contourner les sanctions américaines contre Cuba, la Libye et l’Iran, mais n’avait jamais été utilisée. Son actualisation a été approuvée par les ministres des Affaires étrangères de l’UE le 16 juillet. Elle interdit aux entreprises européennes de se conformer aux effets extraterritoriaux des sanctions américaines, sous peine de pénalités fixées par chaque État membre. Certains experts sont pourtant d’avis que cette loi ne pourra pratiquement pas empêcher les entreprises européennes de quitter l’Iran.

La Commission européenne a annoncé il y a environ un mois et demi qu’elle avait signé un contrat d’une valeur de 18 millions d’euros pour les coopérations du secteur privé avec l’Iran.

Selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cette adoption concerne l’accord qui avait été conclu il y a deux ans pour coopérer avec l’Europe et elle n’a rien à voir avec les propositions de l’Europe visant à sauver le Plan global d’action conjoint (PGAC). Les autorités iraniennes ont souligné l’insuffisance des efforts déployés par l’UE pour préserver l’accord nucléaire et compenser les défis que pose le retrait des États-Unis de cet accord.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV