De nombreux indices montrent que les États-Unis ne se retireront pas d’al-Tanf de sitôt en raison de sa situation géopolitique privilégiée.
Récemment, certaines sources ont fait état de la conclusion d’un accord portant sur le retrait d’al-Tanf des hommes armés de la Brigade d’al-Qaryatayn (un groupe affilié à l’Armée syrienne libre) vers le nord de la province d’Alep. D’après ces informations, les chefs de la Brigade d’al-Qaryatayn auraient conclu un accord avec une délégation militaire russe et des représentants du gouvernement syrien pour que leurs hommes et leurs familles quittent bientôt le camp d’al-Rukban à al-Tanf (est de la province de Homs) pour le nord de la province d’Alep.
Pourtant, il faut se méfier de ces informations, car cet accord n’a pas été appliqué, d’autant plus que jusqu’à présent, les militaires américains n’ont pris aucune mesure pour démanteler le camp d’al-Rukban.
De nombreux indices montrent que les États-Unis ne se retireront pas de sitôt d’al-Tanf en raison de sa situation géopolitique privilégiée. En effet, al-Tanf se situe sur le territoire syrien tout près de la frontière de ce pays avec l’Irak et la Jordanie. En outre, cette région domine une partie importante des routes du grand désert de Syrie et constitue, en quelque sorte, la porte d’entrée du désert. Dans le même temps, cette région stratégique domine la route reliant la Syrie à l’Irak. Autrement dit, al-Tanf a cet avantage d’être situé sur une longue route qui relie l’Iran à la Syrie puis au Liban via le territoire irakien.
Plusieurs bases militaires se trouvent sur cette bande de terre qui s’étend de la frontière jordanienne à Raqqa, région où se situent également des ressources importantes d’hydrocarbures. Les États-Unis, qui annoncent leur retrait imminent de cette région syrienne, continuent cependant à augmenter le nombre de leurs soldats et à développer leurs installations militaires, surtout leur aéroport où ils ont transféré de nouveaux équipements.
En réalité, en dépit de leurs déclarations concernant un retrait imminent, les Américains préfèrent y rester et consolider leur position dans une région dominée par les Forces démocratiques syriennes (FDS). Dans le même temps, les États-Unis sont en train de développer leur base à Sarin afin de la transformer en un nouvel aéroport au sud de Kobané. Récemment, les Américains y ont installé un nouveau radar et des équipements électroniques de télécommunication militaire.
Des sources locales indiquent que les États-Unis sont également en train de renforcer leur présence militaire à l’est de l’Euphrate en construisant deux nouvelles bases près de la ville de Qamishli, fief principal des FDS, dans la province syrienne de Hassaké (Nord-Est).
Dans ce domaine, les Américains sont parfaitement en liaison avec l’Arabie saoudite, qui a envoyé en secret une délégation composée d’agents de renseignement dans les régions qui sont sous le contrôle des FDS. Cette délégation compte trois agents saoudiens qui ont rencontré les responsables des conseils municipaux des régions sous contrôle des FDS à Bassira (province de Deir ez-Zor). Ces agents saoudiens ont également promis aux chefs des tribus du nord de l’Euphrate qu’ils bénéficieront des aides saoudiens à condition qu’ils collaborent avec les FDS.