Le choc est frontal : à peine quelques heures après le rapport du ministère russe de la Défense qui accuse Israël d'avoir été à l'origine de la destruction en plein vol d'un Il-20 au large de Lattaquié, la Russie a annoncé vouloir livrer sous trois semaines des batteries de S-300 à l'armée syrienne. Qui plus est, ces batteries seraient d'un type bien sophistiqué à savoir capable d'intercepter des chasseurs. En Israël, c'est évidemment la consternation, non seulement parce que le ciel syrien se fermera hermétiquement aux chasseurs israéliens et aux missiles qui se paient le luxe de frapper des cibles à travers tout le territoire, mais aussi parce les S-300 livrés à l'armée syrienne ne tarderaient pas à rallier l'arsenal du Hezbollah.
Le ciel libanais n'est désormais pas non plus trop sûr pour Israël. Mais la riposte russe n'en reste pas là : Le Golan occupé, source des convoitises et de l’expansionnisme effréné d'Israël, et ce, depuis plus de 4 décennies est menacé. Depuis qu'Israël a tué sans honte les militaires russes dans le ciel de Lattaquié, la grogne anti-israélienne ne cesse de monter au sein des militaires russes, aussi bien en Russie qu'en Syrie. Les soldats qui ont pour charge de surveiller à la ligne de désengagement syro-israélien au Golan refusent de répondre aux appels des militaires israéliens. Un fait nouveau : les habitants du Golan occupé exigent depuis quelques jours aux "instances internationales" de faire pression sur Tel-Aviv pour que ce dernier rouvre le point de passage de Quneitra. Cela veut dire que les druzes du Golan occupé par Israël souhaitent se connecter à Quneitra, province contrôlée par la Résistance et rétablir le va-et-vient entre le Sud syrien et le Golan occupé. Cela veut dire encore que la circulation a toutes les chances de se faire dans les deux sens et qu'outre les druzes, les soldats syriens et les combattants de la Résistance pourront aussi se rendre au Golan occupé...
Selon le rapport de l'agence de presse iranienne Fars News, les habitants du Golan occupé demandent à ce que la communauté internationale mette sous pression Israël afin que ce régime rouvre le point de passage reliant le Golan à Quneitra. Dans un communiqué ils disent vouloir rencontrer leurs familles et proches qui se trouvent en Syrie, d'autant plus que l’armée a nettoyé la province de Quneitra de la présence des terroristes et y a ramené la sécurité.
Ce sont les habitants des villages occupés de Majdal Chams, de Baqatha, de Masaada et d’Aïn Qaniya qui souhaitent cette connexion pour, disent-ils, pouvoir exporter leurs produits agricoles vers la Syrie. Mais ce n'est pas tout : "la réouverture du point de passage vers Quneitra est un moyen destiné à encourager le peuple à la Résistance face aux politiques imposées par Israël", indique également le communiqué.
La colère monte donc au sein des populations du Golan occupé qui sont d’avis que les autorités israéliennes ont délibérément fermé ce point de passage, car c’est le seul point de contact avec leurs familles en Syrie. Cette colère ne date pas d'hier. Elle est bien plus ancienne. Seulement aujourd'hui, les soldats russes présents sur les lieux semblent faire en sorte que cette colère s'exprime sous l’œil inquiet d'un Israël qui voit les pans entiers de sa "sécurité" s'écrouler comme un château de cartes.
