24 heures après l'attentat terroriste qui a frappé le défilé des forces militaires iraniennes à Ahwaz dans le stricte objectif de nuire à la sécurité nationale iranienne, de se venger sauvagement du peuple iranien pour avoir si courageusement rester aux côtés de l'État, "l'Otan à deux ", celle que les États-Unis de Trump disent avoir créée avec l'argent saoudien et l'affairisme émirati peine à fonctionner : passé les balivernes racontées par quelques obscures personnages émiratis qui défendent, toute honte bue, le bien fondé du massacre des femmes et des enfants arabes d'Iran, force est de constater qu'aucun autre pays arabes de la région, même pas le petit Bahreïn, n'entend rallier le Casus belli des Salmane lancé contre l'Iran.
À commencer par l'Égypte dont les proches de l'ex-président, Mohammed Morsi, participent aux réunions du groupuscule Al-Ahwaziya, auteur de l'attentat du 22 septembre. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné dimanche à l’aube, l’attaque terroriste au sud de l’Iran et "a exprimé ses condoléances à l’occasion du décès d’un certain nombre de citoyens iranien" : " Conformément aux positions toujours fermes du Caire qui condamnent sans exception tout acte terroriste, quel qu'il en soit la forme, la République arabe d'Égypte condamne l'attaque du 22 septembre contre le défilé militaire iranien et appelle à une coopération internationale contre le terrorisme et son financement". Pour une Égypte qui n'a cessé tout au long de ces dernières années de s'engager aux cotés de Riyad, l'annonce est bien significative. Idem pour le Koweït qui étranger à son habituel rôle de médiateur, tendait ces derniers temps à user et à abuser du verbe contre l'Iran et qui dans les heures suivant la tuerie d'Ahwaz, a adressé via son émir un message de condoléance au président Rohani "dénonçant un crime". Quant au Qatar et à Oman, les voix sont bien vives pour condamner "vigoureusement" une "attaque terroriste" survenue en pleine cérémonie militaire mais causant la mort des "innocents".
Ce concert de condamnation venu du golfe Persique, région que l'Arabie des Salmane a l'habitude de tenir sa chasse-gardée ne devrait pas échapper à celle-ci. C'est une sonnette d'alarme tirée à l'endroit de Ben Salmane qui promettait en 2017 de "déplacer la guerre sur le territoire iranien". Surtout qu'en Iran, le peuple crie la vengeance : lundi 24 septembre, les corps de 25 victimes de l'attaque terroriste au nombre desquels figurent des mutilés de guerre, des enfants seront inhumés dans la douleur alors que la plus haute instance décisionnelle du pays à savoir le leadership a exigé que les réseaux à l'origine de l'attaque terroriste soient rapidement identifiés et démontés, et les responsabilités, "établies". Ceci veut dire très clairement que l'État et la nation iraniens réclament le châtiment du ou des coupables. Ce n'est pas sans raison si la porte-parole du département d'État US, Heather Nauert, a fini, elle aussi, pas se distancer à sa façon de Riyad. " Les États-Unis condamnent le terrorisme extrémiste islamiste et se dit solidaire du peuple iranien".
Le double attaque terroriste de 2017 à Téhéran a valu à son auteur, Daech, sept missiles "Zolfaghar" tirés contre son QG à Deir ez-Zor. Ce fut après cette date, que les Américains ont été amenés à s'implanter à Deir ez-Zor pour protéger leurs poulains takfiristes. En juin, les miliciens kurdes du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran qui, incité par leurs mentors américains, et israéliens et saoudiens, s'en étaient pris à 11 gardes frontières kurdes sunnites iraniens à Marivan avant de les massacrer, ont payé de leur sang le prix de leur crime. Il en sera de même pour les 25 victimes de l'attaque terroriste d'Ahwaz, pour la plupart des arabes iraniens. Au demeurant, le message de condoléance du Hezbollah, émis dans la foulée de l'attentat contient déjà les éléments de la riposte : « Les terroristes qui ont planifié l’attaque de samedi à Ahwaz ne visaient qu’à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la RII. Leur attaque constitue une réaction claire et explicite aux victoires qu’accumule l’axe de la Résistance dans la région. »
Tout porte à croire qu'à Riyad, il ne reste qu'un seul et unique allié, Israël, prêt à s'engager, maintenant que l'Arabie des Salmane a choisi la voie de confrontation avec l'Iran. Reste à savoir si cet allié, lui même profondément fragilisé par ses défaites successives en Syrie et qui plus est, a désormais à affronter la colère de l'armée russe, saura sauver le clan des Salmane des eaux.
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