Le président Trump a suggéré jeudi que les États-Unis pourraient reconsidérer l’appui militaire aux pays du Moyen-Orient si les membres de l’OPEP ne faisaient pas baisser les prix du pétrole.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a implicitement menacé dans un tweet ses alliés du golfe Persique en établissant ce jeudi un lien entre le soutien des États-Unis aux pays du Moyen-Orient et les prix du pétrole.
« Nous protégeons les pays du Moyen-Orient, ils ne seraient pas en sécurité très longtemps sans nous, et pourtant ils continuent à réclamer des prix du pétrole de plus en plus élevés ! Nous nous en souviendrons. Le monopole de l’OPEP doit maintenant cesser ! »
Le message de Trump intervient avant une réunion prévue entre les membres de l’OPEP et les responsables russes ce week-end.
Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que les membres de l’OPEP hésiteraient à augmenter leur offre de manière significative, en partie parce que les différends commerciaux de l’administration Trump avec divers pays ont affecté les marchés mondiaux.
Pendant ce temps, l’Iran a averti qu’il opposerait son veto à toute décision du groupe qui porterait atteinte à ses intérêts nationaux, car il est déjà aux prises avec des sanctions imposées par l’administration Trump le mois dernier.
Bijan Namdar Zanganeh, le ministre iranien du Pétrole, a déclaré que toute décision concernant un nouvel accord de production serait « nulle et non avenue » sans le soutien de l’Iran, a rapporté Bloomberg.
Le président américain a dénoncé l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) au cours des derniers mois. La hausse des prix de l’essence aux États-Unis pourrait créer un problème politique pour Trump avant les élections législatives de novembre. Puisque le prix du carburant est très important pour la classe moyenne aux États-Unis, une hausse du prix du pétrole pourrait affecter directement le résultat des législatives américaines, aboutissant ainsi à une majorité démocrate au Congrès qui pourrait faire tomber Trump.
Trump a appelé l’Arabie saoudite, le plus gros producteur de l’OPEP, à augmenter sa production, affirmant que cela devrait aider les États-Unis à faire baisser le prix du carburant, car Washington aide Riyad dans sa lutte contre l’Iran.
L’OPEP et ses alliés ne seront probablement pas d’accord sur une augmentation officielle de la production de brut lors de leur rencontre en Algérie ce week-end, mais des pressions sont exercées sur les principaux producteurs pour empêcher une flambée des prix du pétrole avant les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran, a déclaré Reuters citant des sources au sein de l’OPEP.
Les nouvelles sanctions anti-Iraniennes entrent en vigueur en novembre, à la suite de la décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien de 2015, connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (PGAC).
L’Arabie saoudite craint que toute hausse des prix du pétrole liée aux sanctions ne suscite de nouvelles critiques de la part de Trump, mais elle a également des doutes quant à sa capacité à compenser une baisse de l’offre iranienne, ont indiqué les sources.
Le président américain avait déjà déclaré à l’Arabie saoudite et à plusieurs autres pays arabes de la région que si les États-Unis ne les soutenaient pas, ces gouvernements s’effondreraient rapidement. Il a appelé ces pays à soutenir les guerres de Washington dans la région et à empêcher la hausse des prix du pétrole sur les marchés mondiaux en contrepartie d’un soutien sécuritaire des États-Unis.