Le magazine anglais The Times s’est penché à travers un article rédigé par Michael Burleigh et intitulé « les jours de Mohammed ben Salmane sont comptés » sur l’échec des réformes et du projet du prince héritier saoudien.
L'auteur de l'article a expliqué comment les espoirs de ceux qui voyaient en Mohammed ben Salmane un réformateur capable de changer la région n’ont abouti à rien.
« Tout d’abord, des millions de dollars ont été dépensés par des sociétés de relations publiques occidentales et des lobbyistes pour vanter la tournée mondiale du prince héritier Mohammed ben Salmane en mars dernier. Vous vous souviendrez qu’il était l’homme fort de l’Arabie saoudite, à seulement 32 ans », a indiqué l’article du Times en ajoutant que six mois plus tard, son ascension foudroyante semble remise en cause, son propre père, le roi Salmane, commençant à montrer des signes de doute.
« L’écart entre la campagne médiatique dithyrambique qui a porté aux nues le prince héritier d’Arabie saoudite et la réalité est évident. Le prince héritier avait décidé de vendre 5 % des actions de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco pour lancer le projet de la ville côtière de Neom et d’autres réformes économiques. Il semble cependant que le roi Salmane ait annulé la vente des actions d’Aramco, de peur que la vente de ces actions entraînât la saisie d’avoirs saoudiens en raison de l’implication saoudienne dans les attentats du 11 septembre 2001. Les mesures de Mohammed ben Salmane ont porté atteinte à la politique étrangère saoudienne », a précisé Michael Burleigh.
Burleigh a souligné que la guerre saoudienne au Yémen coûte, selon les chiffres de l’Institut américain de Brookings, entre 5 et 6 milliards de dollars par mois, ajoutant que le royaume saoudien se trouvait dans un bourbier depuis trois ans.
L’Arabie saoudite a lancé en mars 2015 une intervention militaire contre le Yémen dans le but de faire revenir au pouvoir le président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi. Plus de 14 000 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers d’autres blessées depuis l’offensive saoudienne contre son voisin du Sud.
L’auteur a également souligné que la tentative de Ben Salmane d’isoler le Qatar avait échoué, notant que cette politique avait conduit à l’éclatement du Conseil de coopération du golfe Persique (CCGP).
La modernisation que disait vouloir Ben Salmane a presque totalement été éclipsée par l’oppression dont sont victimes les musulmans chiites dans l’est du pays et l’arrestation des militants des droits de l’homme, a conclu l’article.