Depuis le tir de sept missiles Fateh-110 contre le QG des terroristes séparatistes du Parti démocratique du Kurdistan d'Irak à Erbil, milice coupable du meurtre de plus de 11 garde-frontières iraniens, dans seulement l'une de ses attaques contre l'ouest iranien (Marivan), certains médias "mainstream" vont de commentaire en commentaire: certains y voient le signe de l'ingérence iranienne en Irak tandis que d'autres dénoncent un acte anti-kurde. Ni l'une ni l'autre analyse n'est juste : l'attaque du samedi 8 septembre marque un tournant dans la stratégie iranienne de défense nationale.
Le général de brigade Mohammad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, y revient d'ailleurs et souligne "le droit et le devoir de l’Iran de se protéger et de se défendre".
« En 2005 les responsables du Partii démocratique du Kurdistan (PDKI) se sont engagés à ne plus s'en prendre aux intérêts iraniens mais à l'impulsion des Etats-Unis, ils ont rompu leur pacte et se sont lancés dans des actions terroristes. Nos mises en garde et les avertissements lancés par les dirigeants d'Erbil n'ont eu aucun effet et les terroristes ont poursuivis leurs agissements et nous avons agi en conséquence", a affirmé le chef d'état-major avant d'exiger à Erbil ou bien "d'extrader les terroristes vers l'Iran" ou bien " expulser les terroristes de leur territoire".
" L'Iran ne peut tolérer que des QG terroristes se dressent à ses portes et mènent des actions à son encontre. Si les agissements de ces groupes se poursuivent, l'Iran se réservera le droit de riposter et se défendra et ne permettra jamais que l'insécurité se prolonge, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le modus operandi de la frappe balistique contre le QG des séparatistes kurdes, le général de brigade Baqeri a affirmé que celle-ci avait amplement atteint ses objectifs : "La frappe a été lancé sur base d'une opération de renseignement scrupuleusement menée avant. La frappe a été d'une pertinence et d'une exactitude exemplaire. Il va sans dire que sans cette opération préalable, le tir n'aurait pas pu frapper au cœur l'ennemi et ce, à un moment bien crucial et au plus fort d'une réunion de guerre. Le hasard n'y était pour rien", a dit le commandant tout en espérant que l'Iran ne sera pas contraint à l'avenir de reproduire ce genre de riposte.
« En tant que pays à la fois le plus menacé et le plus sûr du monde, l'Iran saura donner une réponse foudroyante à toute menace et ne tolérera à aucun prix ses ennemis », et pourtant, a-t-il précisé, « rien ne nous empêche d’œuvrer comme toujours pour la paix et la stabilité ».
Pour le général Baqeri, la présence militaire étrangère au Moyen-Orient est à la source de troubles et d'instabilité : " Une instabilité qui permet aux grandes puissances de piller les richesses de la région".
Évoquant le fait que des dizaines de complots ont été jusqu'ici planifiés à cette fin et échoués, le général de brigade iranien a dénoncé le déploiement des dizaines de bases américaines et occidentales tout autour de l'Iran : " Ce sont des lieux d'où sont pilotées des opérations de déstabilisation de nos frontières, mais nous sommes bien vigilants. Nous avons su agir à temps et faire capoter le plan ennemi, a-t-il insisté en allusion à la récente frappe balistique iranienne contre le QG des terroristes à Erbil au Kurdistan irakien.
« Nous avons bien fait preuve de patience et nous avons bien averti les ennemis. Or face à leur incorrigible comportement, nous nous réservons le droit de nous défendre et de répondre activement à toute tentative de déstabilisation de leur part , et cela, en s’attaquant aux racines mêmes de ces complots », a-t-il conclu.