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Les efforts désespérés de Riyad pour éviter une autre défaite au Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane. (Photo d’archives)

De plus en plus d'articles parus dans les journaux américains annoncent l'échec de l'Arabie saoudite au Yémen. Les journalistes américains dénoncent surtout des "erreurs stratégiques" de l'Arabie saoudite dirigée par Ben Salmane qui auraient conduit à la défaite. La quantité de crimes commis dépasse tout entendement et les USA tendent de plus en plus à se soustraire de leur responsabilité dans ce qui devrait s'interpréter comme étant un antre ouvert par l'Amérique où enterrer Ben Salmane. 

« Alors que la guerre en Syrie a pris fin, les yeux sont désormais rivés sur l’offensive saoudienne au Yémen. Les Saouds qui ont essuyé un revers dans la guerre contre la Syrie ont doublé leurs efforts en vue d’écarter une défaite au Yémen et empêcher ce qui est appelé comme « la victoire de l’Iran dans ce pays », a écrit en ce sens The International Interest.

Les médias occidentaux et les États-Unis tentent de présenter cette guerre comme étant un conflit confessionnel entre chiites et sunnites. Mais la réalité est tout autre.

L’Arabie saoudite cherche à former à travers ces affrontements un axe sunnite contre l’Iran, mais vu les précédentes conditions et les réalités existantes, on ne peut pas considérer les affrontements au Yémen, comme étant un conflit confessionnel.

Dans les années 60, l’Arabie saoudite cherchait à trouver une excuse pour légitimer sa rivalité avec Gamal Abdel Nasser Hussein. Pour ce faire, elle a décidé de se servir de la religion comme un prétexte de réaliser ses ambitions dans ce sens . Mais aujourd’hui, les Saouds sont en conflit avec plusieurs ethnies indépendamment de leur confession religieuse. Aujourd’hui, Riyad considère les coopérations de ces ethnies avec son rival régional, à savoir l’Iran, comme une menace sérieuse. le régime saoudien est préoccupé par le bouleversement du rapport de forces dans la région.

La guerre des années 60  a, non seulement, posé des problèmes pour Nasser en ce qui concerne ses relations avec la communauté internationale, mais encore, elle est devenue une menace pour la stabilité en Égypte. Les États-Unis ont gelé les aides économiques à l'Égypte. En menant une intervention militaire au Yémen, ils ont aggravé la crise économique de l’Égypte. Les mécontentements internes et les critiques contre Nasser à travers le monde arabe se sont multipliés.

En mai 1967, Nasser a décidé de résoudre cette question en détournant l’attention de l’opinion publique. Au sixième jour, il a expédié des forces dans le désert de Sinaï, ce qui a provoqué une crise internationale et conduit à la guerre de 6 jours contre le régime israélien. Le résultat a été une catastrophe. Les forces égyptiennes se sont retirées du Yémen. Et ainsi, Tel-Aviv est devenu un secouriste inattendu pour la victoire de l’Arabie saoudite. En novembre de cette année, les forces égyptiennes ont quitté la péninsule arabique et la menace pour le roi a été dissipée pendant une génération.

D’autre part, dans les années de 1960, Riyad était très prudent. Mais lors de l’actuelle offensive au Yémen, Mohamed Ben Salmane ne cesse de proférer ouvertement des menaces. Les avions de combat saoudiens et émiratis ont tué des centaines de Yéménites et blessés des milliers d’autres. Ils ont gravement détruit les infrastructures du Yémen.

Et les États-Unis sont impliqués dans cette agression pour deux principales raisons. Premièrement, le Yémen est le dernier refuge d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Deuxièmement, le soutien des États-Unis à ses alliés saoudiens s'explique par la prise de position de Washington envers l’Iran. Les États-Unis et l’Arabie saoudite se sont unis contre l’Iran en vue d’endiguer l’influence croissante de l’Iran dans la région. Ce soutien s’accentue avec surtout l’achat d’armes sophistiquées américaines, ce qui a d’ailleurs beaucoup aidé l’industrie d’armement américain.

Le soutien que Washington contribue à l’aventurisme de l’Arabie saoudite contre le Yémen a aggravé la crise humanitaire dans ce pays, car les États-Unis et leurs alliés occidentaux passent sous silence les crimes commis par l’Arabie saoudite encourageant ainsi Riyad à poursuivre ses bombardements meurtriers.

Les politiques américaines dans la lutte contre Al-Qaïda yéménite n’ont pas atteint leurs objectifs. En effet, les États-Unis en apportant leur soutien à l’Arabie saoudite afin de détruire les infrastructures yéménites ont aplani le terrain à la montée en puissance d’Al-Qaïda dans ce pays tout comme ce qu’ils ont fait pour détruire les infrastructures de l’Irak en aidant d’abord Al-Qaïda puis Daech. Les pays dévastés sont les meilleurs endroits pour la montée en puissance des terroristes.

En soutenant la politique agressive de Ben Salmane contre le Yémen, Washington ne pourra pas atteindre ses objectifs au Yémen ni dans la région. Profitant de ce soutien, Al-Qaïda et éventuellement d’autres groupes terroristes auraient l’occasion d’élargir leurs activités. Il est temps que Washington revienne sur sa stratégie contre le Yémen.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV