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USA: MBS tombe en disgrâce

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane, prince héritier saoudien. (Archives)

Après avoir fait saliver les places boursières du monde entier, l’introduction en Bourse la plus massive de l’histoire – 100 milliards de dollars pour 5% du capital de Saudi Aramco – a accumulé retards et déceptions. Le projet de réforme économique le plus ambitieux du prince héritier Mohammed ben Salmane a donc traîné les pieds et sème encore une fois la discorde au sein du royaume wahhabite.

Annoncée en grande pompe en janvier 2016, l'introduction en Bourse du géant pétrolier a été annulée sous l’ordre du roi d’Arabie Salmane ben Abdelaziz.

Pour en savoir plus: Aramco frôle la faillite?

L’introduction en Bourse (IPO) de Saudi Aramco était censée être la pièce maîtresse du plan de réforme économique qui vise à diversifier l’économie saoudienne, favoriser les investissements étrangers, le tourisme et donc l’emploi. Elle devait soulager aussi le budget de l’État mis à mal par la baisse des cours du pétrole, selon Reuters : une aubaine pour ben Salmane qui aurait pu consolider encore plus son pouvoir et l’axe arabe contre l’Iran. Pour le professeur Joshua Landis, directeur du centre d'études du Moyen-Orient à l'université d'Oklahoma, « les projets du prince héritier font fuir les investisseurs ».

Mohammed ben Salmane dirige le royaume derrière le trône de son père. Il ne s’est pas exprimé depuis l’échec de la cotation d’Aramco. Les pressions de la part de ses partisans et de ses détracteurs s’intensifient et son projet de réforme risque de tomber à l’eau, estiment certains analystes. Les réformes politiques et l’ouverture de la société ultrareligieuse sont aussi controversées.

D’autre part, les organisations internationales de défense des droits de l’homme condamnent la détention de militantes féministes en Arabie saoudite et l’exécution de certaines d’entre elles.

Riyad a soudainement rompu ses relations diplomatiques avec le Canada dont l’ambassadeur avait demandé des explications quant à ces arrestations arbitraires.

Quant à ses relations inédites avec l’administration Trump, elles sont multipolaires et figurent à l’ordre du jour de la politique étrangère saoudienne.     

Le royaume s’est brouillé avec le Qatar parce qu’il a décidé de maintenir son alliance avec l’Iran. Aujourd’hui encore, il continue de filer du mauvais coton.

Au Yémen, les Houthis continuent d’en découdre avec les mercenaires saoudiens. La coalition dirigée par Riyad a lancé une guerre d’usure, générant une crise humanitaire des plus importantes du monde.

Or, le report de l’introduction en Bourse d’Aramco est devenu plus que jamais problématique. Il est la preuve du dysfonctionnement du plan de réforme de ben Salmane et jette de l’ombre sur « Horizon 2030 ».

Dans une édition de la semaine dernière, le Financial Times a écrit que « le report de l’introduction en Bourse d’Aramco nuit à la fiabilité de ben Salmane. En fait, il est le seul responsable de son discrédit ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV