« Washington n’aidait pas Islamabad ; il remboursait ses dettes », a affirmé le ministre pakistanais des Affaires étrangères.
Nouvellement désigné ministre des Affaires étrangères au cabinet d’Imran Khan, Shah Mahmood Qureshi a réagi au gel d’une aide de 300 millions de dollars du Pentagone à son pays, rapporte la chaîne Al-Jazeera.
Le chef de la diplomatie pakistanaise, Shah Mahmood Qureshi, a affirmé que les États-Unis n’aidaient pas, à vrai dire, le Pakistan, mais qu’ils remboursaient leurs dettes.
En fait, le ministre des Affaires étrangères pakistanais fait référence au Fonds d’appui à la soi-disant coalition antiterroriste (CSF, selon son acronyme anglais), pour dire :
« En principe, les 300 millions de dollars ne sont pas une aide ; c’est l’argent que le Pakistan a dépensé en utilisant ses propres ressources dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. C’est une somme que les Américains sont censés rembourser. Mais aujourd’hui, soit, ils ne veulent pas, soit, ils ne peuvent pas le faire. »
Le samedi 1e septembre, l’armée américaine a annoncé avoir l’intention d’annuler 300 millions de dollars « d’aide » au Pakistan, sous prétexte de l’absence d’« actions décisives » d’Islamabad en appui à la stratégie américaine dans la région et à la prétendue lutte contre le terrorisme.
Le gouvernement américain accuse les responsables pakistanais de « collaborer avec des individus armés » qui lancent des opérations en Afghanistan à partir de la frontière entre les deux pays.
Plus tôt, le 1e janvier 2018, le président américain Donald Trump avait annoncé la suspension de l'assistance sécuritaire à Islamabad, pour des montants pouvant atteindre 2 milliards de dollars, selon certains responsables US. Trump avait encore évoqué le « laxisme » d’Islamabad dans la lutte contre le terrorisme, pour justifier cette décision.
Ces allégations US interviennent alors que le Pakistan mène d’intenses opérations contre des groupes armés et terroristes qui menacent sa sécurité nationale.
Lire aussi :
Pour de nombreux analystes, cette décision américaine fait écho à un changement de cap d'Islamabad vis-à-vis des États-Unis et à la volonté de l'armée pakistanaise de contrer le soutien US aux terroristes de Daech et d'al-Qaïda. Le rapprochement du Pakistan avec l'Iran, la Chine et la Russie est aussi à l'origine de la sanction américaine.