TV

Florence Parly : "une fois les armes vendues, on ne peut pas reprendre".

0 seconds of 0 secondsVolume 90%
Press shift question mark to access a list of keyboard shortcuts
Keyboard Shortcuts
Shortcuts Open/Close/ or ?
Play/PauseSPACE
Increase Volume
Decrease Volume
Seek Forward
Seek Backward
Captions On/Offc
Fullscreen/Exit Fullscreenf
Mute/Unmutem
Decrease Caption Size-
Increase Caption Size+ or =
Seek %0-9
00:00
00:00
00:00
 
Le général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’Air, présente une GBU-24 d’une tonne à la ministre française des Armées, Florence Parly. Un armement largement employé par les Rafale dans le cadre de l’opération Chammal. © AFP

La France a vendu et continue de vendre des armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, utilisées dans le conflit au Yémen et pourtant la ministre française des Armées Florence Parly a déclaré que les armes françaises n'ont pas tué au Yémen. Mais comment la ministre française de la Défense peut-elle en être si sûre vu que les chasseurs saoudiens et émiratis n'ont aucune pitié pour les civils et qu'ils agissent en sorte que le plus grand nombre de yéménites soit tué dans chaque raid? Les contrats de vente d'armes signés avec l'Arabie saoudite portent-ils une clause d'exclusion en ce qui concerne le Yémen? L'argument de M. la ministre parait bien bancal. 

« Nous avons vendu des armes à l'Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis. A ma connaissance, aucune arme vendue par la France n'est utilisée contre les populations civiles », a dit la ministre Florence Parly devant un parterre d'étudiants de Sciences Po à Paris, étudiants bien critiques à l'égard de l'action française au Yémen.  

«J'ai totalement conscience qu'au Yémen, la situation humanitaire est désastreuse. Je suis révoltée comme vous ....(Mais) l'Arabie utilise les armes que nous lui avons fournies pour se défendre, a déclaré la ministre. Au moment où la ministre s'exprimait devant les étudiant, les chasseurs saoudiens bombardaient les réservoirs d'eau sur l'île Kamaran à Hudaydah, privant ainsi 800 familles yéménites d'eau. 

Les massacres provoqués par la "coalition" arabe placée sous commandement de Riyad  est décrite même par l'ONU comme la pire crise humanitaire au monde. Le conflit a fait plus de 10.000 morts --dont 9.500 civils- selon les chiffres onusiens qui sous-estiment la réalité. Quelques huit millions de Yéménites se trouvent dans une situation de quasi famine. Mais ces chiffres fournis par l'instance newyorkaise, pourtant dominée par les puissances occidentales n'ont pas empêché la ministre de défendre Riyad. 

Ainsi les missiles "houthis" tirés en reprsailles aux raids aériens incessants de la coalition justifierait aux yeux de Mme Parly " les représailles" et "la légitime défense" de Riyad. 

 Cette position de la ministre française des Armées intervient alors que des ONG internationales dont Amnesty dénoncent les ventes d'armements français à l'Arabie saoudite et aux Émirats, qu'ils accusent de violer "systématiquement" les droits humanitaires au Yémen.

Selon le rapport annuel du traité sur le commerce des armes (TCA), la France a augmenté ses ventes d’armes aux belligérants depuis que l’Arabie saoudite a lancé, le 25 mars 2015, son offensive contre le Yémen. Selon Amnesty International et l’Observatoire de l’armement, la France a accordé en 2015 et 2016 des licences à des entreprises françaises pour la fourniture de matériels de guerre – et assimilés – pour un montant de plus de 19 milliards d’euros à l’Arabie saoudite et pour un montant de 25,6 milliards d’euros aux Émirats arabes unis (EAU).

Selon le rapport annuel du TCA, la France a livré à l’Arabie saoudite 115 véhicules blindés de combat Aravis et 745 fusils de précision en 2015, 276 véhicules blindés de combat, deux systèmes d’artillerie de gros calibre (90 et 105 mm) et 500 fusils de précision en 2016. 29 missiles ont été livrés aux Émirats arabes unis en 2016.

Le gouvernement français continue à autoriser la signature de nouveaux contrats comme en novembre 2017, un contrat pour la vente de corvettes Gowind 2500 aux Émirats arabes unis ou, début janvier 2018, la fourniture de patrouilleurs de type Combattante FS56, à l’Arabie saoudite. Par ailleurs, des canons Caesar auraient été livrés à Riyad en 2017 et des négociations sont en cours pour la vente de blindés Titus. Tous ces armements sont largement utilisés sur la côte ouest, là où l'Arabie saoudite et les Emirats, aidés par les Etats-Unis, la France et Israël mènent depuis bientôt 4 mois une offensive terrestre et maritime qui s'enlise. Aussi habile soit elle, Mme Parly a d'ailleurs fini par reconnaître au terme de son discours la complicité française dans les atrocités commises au Yémen:"Il est vrai qu'une fois que les armes sont vendues, si les régimes changent, si les conditions d'utilisation changent, nous ne sommes pas dans une situation simple parce qu'on ne peut pas reprendre".

En proie à l’intervention militaire de la coalition d’agression saoudo-émiratie, soutenue par Israël et les Etats-Unis, mais aussi certains pays alliés occidentaux, depuis 2015 qui a fait des dizaines de milliers de morts, le Yémen  est victime d'un blocus total (mer, terre, air et médiatique) imposée par la coalition emmenée par Riayd depuis maintenant plus trois ans.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV