Au moins 19 pêcheurs sont portés disparus à la suite d’une attaque aérienne en Arabie saoudite contre des bateaux de pêche au large de la côte ouest du Yémen, qui a subi une offensive implacable menée par l’Arabie saoudite.
L’attaque a eu lieu au large de la ville portuaire de Hudaydah, près de l’île d’Uqban, a rapporté vendredi la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah.
Le chef du syndicat yéménite des pêcheurs a déclaré que l’attaque avait visé trois bateaux de pêche.
Il n’y a eu jusqu’à présent aucun rapport concernant les personnes encore portées disparues après l’attaque.
Au début du mois, au moins 55 personnes ont été tuées après que des avions de combat saoudiens eurent visé un hôpital et un port de pêche à Hudaydah.
Une attaque aérienne saoudienne distincte a frappé un bus transportant un groupe de jeunes écoliers dans la province de Saada dans le nord-ouest du Yémen, tuant plus de 50 personnes, dont 40 enfants et adolescents.
En mars, plus de 30 migrants somaliens, dont des enfants, ont été tués en mer Rouge lorsqu’un hélicoptère saoudien a ouvert le feu sur leur bateau.
En juin, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis menaient une vaste campagne militaire pour reprendre Hudaydah, à travers laquelle une grande partie des importations du Yémen parviennent au pays pauvre.
Les Nations unies et d’autres organismes internationaux ont lancé de sérieuses mises en garde contre la poursuite des attaques, affirmant qu’elles pouvaient faire basculer le Yémen au bord de la famine.
L’Arabie saoudite a envahi le pays le plus pauvre du monde arabe en 2015 pour ramener l’ancien gouvernement au pouvoir. Le royaume a également imposé un blocus total au Yémen qui, selon l’ONU, est actuellement le théâtre de la pire crise humanitaire au monde.
Mardi, un rapport de l’ONU a indiqué que le taux élevé de victimes civiles dans les attaques aériennes de l’Arabie saoudite et de ses alliés sur le Yémen « pourrait constituer des crimes de guerre ».
Le rapport publié par un groupe d’éminents experts internationaux et régionaux sur le Yémen a suscité de « sérieuses préoccupations concernant les bombardements aveugles de la coalition » dirigée par l’Arabie saoudite.
Ce sont les frappes aériennes de la coalition qui ont causé le plus de victimes civiles directes. Les frappes aériennes ont touché des zones résidentielles, des marchés, des cortèges funèbres, des mariages, des centres de détention, des bateaux civils et même des installations médicales », indique le rapport.
Quelque 15 000 Yéménites ont été tués et des milliers d’autres blessés depuis le début de l’agression menée par les Saoudiens.
Par ailleurs, l’ONU a averti jeudi que le Yémen devait faire face à une troisième vague d’épidémie de choléra.
Le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a déclaré que les pluies actuelles augmentaient le risque d’infection dans ce pays déchiré par la guerre, qui a connu 1,1 million de cas suspects depuis avril dernier, a rapporté l’AFP.
« Depuis le début de l’année jusqu’à la mi-août 2018, près de 120 000 cas suspects ont été signalés », a-t-il déclaré.
« Bien que ce chiffre soit inférieur à celui de la même période en 2017, le taux croissant d’infection au cours des dernières semaines suscite des inquiétudes quant à une éventuelle troisième vague d’épidémie », a ajouté le responsable.
La maladie diarrhéique a déjà fait plus de 2 000 morts au Yémen, alors que l’invasion a coûté la vie à des milliers d’autres personnes.
Lire aussi :