Le ministre français de l'Ecologie, Nicolas Hulot, démissionne du gouvernement. Sa démission annoncée mardi le 28 août, était une réaction à la situation « déplorable » environnementale qui touche son pays où il se sentait « tout seul à la manœuvre » surtout sur les enjeux environnementaux au sein de l'exécutif. Pour certains analystes, cette démission surprise cacherait des mesures autrement graves que l'exécutif français s'apprête à prendre.
« C'est une décision d'honnêteté et de responsabilité », a-t-il déclaré, regrettant de n'avoir pu faire que « des petits pas ». Il affirme n'avoir prévenu à l'avance ni le président Macron ni le Premier ministre Philippe de sa décision. L'Elysée prend acte. La rumeur sur sa démission circulait pourtant depuis un certain temps.
« Je regrette son départ », a déclaré à BFM TV le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. »
Selon les analystes, ce départ marque des divergences de plus en plus larges au sein de l'exécutif français alors que le président Macron continue son plongeon dans les sondages. Selon un sondage Ifop paru dans le Journal du Dimanche ce 26 août, le chef de l’Etat enregistre une chute de cinq points de sa cote de popularité, passant ainsi de 39% de « satisfaits » en juillet à 34% en août. Un niveau jamais atteint depuis son élection à la tête du pays, bien loin des 64% d’opinions positives témoignées en juin 2017.
Depuis son arrivée au pouvoir, Macron multiplie les réformes et les mesures pour «transformer en profondeur» le pays, réformes qui sapent les fondements du modèle social français. Ces reformes sont souvent adoptées "par ordonnance", mesure largement utilisée sous présidence Macron. Les réformes macroniennes ont suscité beaucoup de critiques dont notamment dans le secteur public et les milieux estudiantins, allant jusque dans son camp, où certains appellent ouvertement à un « rééquilibrage dans un sens plus social ».
Encouragée par Bruxelles à «assainir» ses dépenses, la France s'apprête en effet à effectuer de nouvelles coupes budgétaires. Le Premier ministre Edouard Philippe a notamment annoncé la fin de l'indexation des retraites et de certaines allocations sur l'inflation.
Dans un entretien publié ce 26 août dans les colonnes du Journal du Dimanche (JDD), Edouard Philippe a présenté des mesures chocs du budget 2019. Le chef du gouvernement a, entre autres, annoncé la fin de l'indexation des pensions de retraite et des allocations sur l'inflation, rapporte l'AFP.
Edouard Philippe a également fait part de Nouvelles suppressions de postes dans la fonction publique.
Il a affirmé que les prestations sociales bénéficiant aux citoyens les plus fragiles seraient augmentées «conformément à la loi». Le Premier ministre n'a pas caché la volonté de l'exécutif d'effectuer d'autres coupes budgétaires, notamment en ce qui concerne les contrats aidés : «Nous voulons transformer l’action publique en diminuant le financement des politiques qui ne sont pas efficaces, par exemple sur le logement ou les contrats aidés, dont la plupart ne permettent pas d’obtenir ensuite un emploi viable».
Dans ce contexte, estiment les analystes, "il faut attendre à ce que d'autres membres de l'exécutif quittent le navire".