D’intenses combats ont opposé la semaine dernière le parti Islah, affilié aux Frères musulmans, et le groupe Kataeb Abou al-Abbas, soutenu par les Émirats arabes unis, au sud du Yémen, dans la ville de Taëz. Les éléments du parti Islah ont finalement réussi à prendre le contrôle de plusieurs districts de la ville.
L’objet des tensions : l’île de Socotra située dans le nord-ouest de l’océan Indien, près du golfe d’Aden. En alimentant le parti Islah, Riyad cherche à amenuiser le groupe Kataeb Abou al-Abbas et à étendre son hégémonie sur le sud du Yémen.
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Selon les sources sur le terrain, au terme des affrontements, les deux partis ont convenu un accord selon lequel les éléments de Kataeb Abou al-Abbas devront se retirer de plusieurs districts, dont al-Jomhouria, et évacuer leurs bases. Même condition de retrait pour les mercenaires saoudiens. Mais il semblerait qu’ils aient brisé leur pacte, si l’on en croit les informations en provenance de Taëz.
La forteresse de Socotra, qui était entre les mains du parti Islah, devra être évacuée et sécurisée par les forces spéciales qui se chargeront également de la sûreté des locaux des services politico-sécuritaires à Taëz.
La sûreté du district de Cheikh Zayd, du complexe sportif et de plusieurs hôtels de la ville sera confiée aux forces de l’ordre et à la police.
L’accord en question est en soi une victoire pour la coalition dirigée par Riyad et un échec pour les EAU, selon des analystes.
Pour le groupe Kataeb Abou al-Abbas, qui a la tête près du bonnet et a été accusé de trahison par les Émirats, le retrait des forces émiraties est une « grande erreur ».
55 % du sud et de l’ouest de la province de Taëz sont contrôlés par les forces rebelles. 45 % du nord, du centre et de l’est sont entre les mains des forces yéménites.
Le sud-ouest de Taëz est relié au détroit stratégique de Bab el-Mandeb, et constitue le point de jonction de la côte sud-ouest du Yémen à la province de Hudaydah. Raison pour laquelle la région est doublement exploitée par l’Arabie saoudite et les Émirats.
Leur rivalité a donc atteint son apogée avec une guerre par procuration qui oppose les partis qui leur sont affiliés.