Un ancien responsable des services de sécurité tunisien a fait part de l’identification d’un réseau d’espionnage impliqué dans le trafic de drogue et la traite d’enfants.
Haykal Dakhil, ancien chef de l’équipe de recherches des prisons de Tunisie, a écrit une lettre à l’adresse du Premier ministre tunisien Youssef Chahed qui a été publiée sur la page Facebook de M. Dakhil.
« L’enquête que nous avons menée à propos d’un incident où le véhicule d’un homme d’affaires a été incendié a fait preuve de l’existence d’un réseau régional de trafic de drogue et de traite d’enfants, dirigé par un riche Juif qui s’appelle Ilan Raccah qui se déplace régulièrement en Israël [dans les territoires occupés palestiniens, NDLR] où habite sa famille », indique la lettre.
Et d’ajouter : « Le réseau que dirige cet homme d’affaires juif vendait de la cocaïne à des personnes riches, à des hommes d’affaires, à des investisseurs et à des responsables sécuritaires tunisiens. Le réseau tentait ensuite de mettre ses clients sous pression pour leur arracher des renseignements délicats via la traite d’enfants et les abus sexuels. Le réseau de Raccah invitait les enfants d’hommes d’affaires, de ministres, d’investisseurs et de responsables sécuritaires à des fêtes de nuit où les organisateurs leur proposaient de la drogue et des prostituées. Les recherches faites par les forces de sécurité tunisiennes montrent qu’Ilan Raccah menait ses activités sous la supervision des services de sécurité et d’espionnage d’un pays étranger qui s’ingère depuis longtemps dans les affaires de la Tunisie. Ilan Raccah a déjà avoué ».
L’ancien responsable de la sécurité tunisienne a réaffirmé que les complices de Raccah proposaient des pots-de-vin à de hauts responsables des services de sécurité tunisiens en vue de mettre sous pression les forces de sécurité chargées des enquêtes portant sur les cas d’espionnage, dans l’objectif d’en changer de nature et de les transformer en des dossiers criminels.
Selon Haykal Dakhil, « le père d’Ilan Raccah fait tout pour sauver son fils et tente de mettre le Premier ministre tunisien sous pression via un parti politique dans un pays de la région afin d’empêcher la révélation d’autres parties cachées de ce dossier, car une fois ces autres aspects du dossier révélés, on connaîtra les noms de tous les hommes d’affaires et hauts responsables tunisiens impliqués dans ce scandale ainsi que les noms des enfants de certains ministres, juges et responsables des forces de sécurité de la Tunisie ».
Dakhil a ensuite estimé que ledit dossier pourrait avoir un fort impact sur la sécurité nationale de la Tunisie et il a demandé au Premier ministre, au ministre de la Justice et au ministre de l’Intérieur d’ouvrir une enquête approfondie à ce propos.