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Les USA menacent de se retirer avant de faire chanter Riyad et annoncer une aide de $300 million

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Arabie saoudite paie 100 millions dollars pour éviter un retrait US de Raqqa. (Photo : des soldats US à Raqqa./AFP)

Ce qui se passe à Raqqa, n'a rien moins d'un méga chantage. Le scénario est d'ailleurs bien rodé depuis le monde a pris habitude à voir la puissace US sous ses vrais jours. En début de semaine, les Etats-Unis annoncent avoir retiré leurs forces de quelques-unes de leurs bases à Raqqa, information qui a précédé une autre, celle de l'annonce du retrait des Forces démocratiques syriennes, FDS, là aussi de Raqqa et de Hassaka. Aussitôt après cette double annonce, une délégation US dirigée par le représentant de Donald Trump pour la Syrie se rend dans la ville, réduite au demeurant à l'état de cendres par des milliers de raids américains, depuis que l'Amérique en a pris le contrôle par FDS interposées. Les terroristes qaidistes qui occupent Raqqa ont reçu la "promesse d'aide US".

C'est dans la foulée de ces évolutions que Washington a annoncé avoir annulé l'aide à la reconstruction de Raqqa avant d'exiger une somme de 100 millions de dollars aux Saoudiens. Après avoir soutiré la somme à Riyad, Washington vient d'annoncer une aide de 300 millions de dollars à la "stabilisation  de la ville", et l'envoi de nouveaux armements à Hassaka : trois localités de Tal Tamer, d'Al-Houl, d'Al-Shaddahi, sont contrôlés par les kurdes du YPG et des FDS. 

Pour ceux qui n'auraient pas compris, l'explication est simple : alors que les kurdes de Syrie se sentent totalement lâchés par les Américains et qu'ils font le grand retour vers Assad, quitte à l'aider dans son offensive pour la reprise de la province d'Idlib, les Américains se mettent à brandir le spectre de leur retrait de Hassaka et de Raqqa. Cela sert les Etats-Unis à double titre : pousser Riyad à mettre la main à la poche pour empêcher le retrait US de Raqqa d'une part et bloquer le processus de dialogue Kurdes/Assad de l'autre. Or cette manœuvre, le gouvernement syrien, l'a très bien compris. Damas qualifie d’inadmissible le soutien financier astronomique du régime saoudien à la prétendue "coalition internationale anti-Daech conduite par les États-Unis".

« L’Arabie saoudite alloue cette tranche de l’aide financière à la coalition américaine alors que c’est la nation syrienne qui se trouve en difficulté. Moralement parlant, le soutien des Saoudiens à la coalition internationale et au terrorisme et à tous ceux qui étaient impliqués dans le massacre du peuple syrien et à la destruction des infrastructures vitales de ce pays est inadmissible. Cette décision a pour but de freiner les nouvelles victoires de l’armée syrienne dans le nord du pays. Elle vise également à prolonger la crise syrienne et à soutenir des groupes qui menacent la Syrie et son peuple », ajoute le gouvernement syrien.

En effet, la somme de 100 millions de dollars allouée par Riyad à des soi-disant « projets de stabilisation » de la Coalition internationale dans des régions du nord-est de la Syrie, serait la contribution la plus importante à ce jour du régime des Saoud, si on en croient les sources proches de Riyad. Toujours est-il que cette aide qui servirait bien sûr à la remise en état des terroristes qaidistes aux abois de Raqqa, aiderait aussi et de façon indirecte la Turquie d'Erdogan. Puisque des retrouvailles kurdes-Assad, alors que l'armée syrienne s'apprête à lancer son offensive contre cette province n'est pas une chose qui plaise à Erdogan. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV